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Le Cameroun lance la première campagne mondiale de vaccination de masse contre le paludisme
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Chaque année, cette maladie transmise par les moustiques tue plus de 600.000 personnes, principalement en Afrique. Les enfants de moins de cinq ans représentent plus de 80% des décès sur le continent, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
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Aujourd’hui, après une phase pilote réussie au Ghana, au Kenya et au Malawi entre 2019 et 2021, le vaccin RTS,S – le premier vaccin contre le paludisme recommandé par l’OMS de l’ONU, également connu sous le nom de Mosquirix – est déployé à grande échelle dans toute l’Afrique. Kate O’Brien, directrice du département vaccinations et vaccins de l’OMS, a déclaré que, sur la base des données de l’essai, RTS,S sauverait des dizaines de milliers de vies. Le Cameroun, pays dont la population s’élève à 28 millions d’habitants et qui a enregistré plus de 6 millions de cas en 2022 – le paludisme était responsable de 12% des décès chez les enfants de moins de cinq ans en 2021–, est le premier à lancer cette campagne. 662.000 doses seront administrées aux enfants de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
«Nous ne sommes pas seulement témoins, mais nous participons activement à un chapitre transformateur de l’histoire de la santé publique en Afrique», a déclaré le Dr Mohammed Abdulaziz, chef de division des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, dont le siège est en Éthiopie, lors d’une réunion d’information en ligne conjointe avec l’OMS. «Cela fait longtemps que nous attendons un jour comme celui-ci… il apporte plus que de l’espoir, il entraîne une réduction de la mortalité et de la morbidité associées au paludisme».
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Yaoundé ouvre le bal, 19 autres pays suivront
Plus de 300.000 doses de RTS,S sont arrivées à Yaoundé fin novembre. Il aura fallu deux mois pour organiser le lancement de lundi. «Au Cameroun, 30% des consultations sont liées au paludisme», a déclaré à l’AFP Aurelia Nguyen, directrice du programme de l’alliance vaccinale Gavi. «Disposer d’un outil préventif comme le vaccin libérera le système de santé et entraînera moins d’hospitalisations et de décès».
Pour l’OMS, l’UNICEF, l’agence des Nations Unies pour l’enfance et l’alliance vaccinale Gavi, cette décision constituait «une étape historique vers une vaccination plus large contre l’une des maladies les plus mortelles pour les enfants africains».
Le vaccin sera proposé gratuitement, selon le gouvernement, et systématiquement à tous les enfants de moins de six mois, en même temps que les autres vaccins obligatoires ou recommandés. Et 19 autres pays africains devraient emboîter le pas à Yaoundé, dans l’espoir de pouvoir vacciner 6,6 millions d’enfants. Le Burkina Faso, le Libéria, le Niger et la Sierra Leone prévoient d’introduire le vaccin, les livraisons étant déjà prévues.
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Thomas Breuer, responsable de la santé mondiale chez GlaxoSmithKline, qui a produit le vaccin, a déclaré qu’il s’agissait d’un développement important : «Après plus de 35 ans de travail dévoué avec nos partenaires pour développer le premier vaccin antipaludique au monde, Mosquirix, il est gratifiant de le voir dans utilisation courante pour la première fois. Nous sommes ravis que davantage de pays où le paludisme est endémique se préparent à introduire le vaccin au cours des prochains mois».
Un deuxième vaccin contre le paludisme, R21/Matrix-M, produit par l’Université d’Oxford, devrait, en effet, être déployé plus tard cette année.
La communication, un enjeu crucial
Dans la capitale économique de Douala, une campagne contre le paludisme a été officiellement lancée par le ministère de la Santé publique, en collaboration avec l’OMS et le Fonds international d’urgence de l’UNICEF. Si l’initiative vise à lutter contre la prévalence du paludisme dans la région, en mettant l’accent sur les mesures préventives par la vaccination, la phase initiale s’est heurtée à des difficultés en raison d’un manque notable d’engagement.
Qu’on attribue cette situation à un oubli stratégique ou à un manque de communication, il semble que les parents hésitent à permettre à leurs enfants de participer au programme de vaccination. Dans les rues de la ville, un nombre important de femmes ont exprimé leur désaccord avec l’administration du vaccin à leurs enfants.
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La situation suggère que les autorités devront peut-être reconsidérer leurs stratégies de sensibilisation et leurs canaux de communication pour combler le déficit d’information. Il est crucial de répondre aux préoccupations et aux idées fausses entourant la campagne de vaccination afin de garantir une participation et une acceptation plus larges au sein de la population locale. «Nous devons faire appel à des agents de santé très proches de la communauté. Nous devons écouter la communauté, ce qu’elle dit et aussi surveiller la façon dont nous sommes reçus», a déclaré le Dr Abdulaziz.
Les experts en santé publique affirment que la communication avec le public sera cruciale pour le succès du vaccin – pour garantir qu’il suscite la confiance, que les gens ramènent leurs enfants pour les quatre doses et que les gens comprennent qu’il sera plus efficace lorsqu’il est combiné avec d’autres mesures, telles que comme dormir sous des moustiquaires imprégnées d’insecticide. «Nous avons besoin de messages, nous avons besoin de communication et nous devons utiliser des voix fiables», a insisté le médecin.