Le Cameroun gèle l’accord entre la SNH et Savannah Energy
C’est un nouveau rebondissement dans le dossier lié au contrôle de l’actionnariat de la société Cameroon Oil Transportation Company (COTCO), l’entreprise chargée de la gestion de l’oléoduc Tchad-Cameroun. Le conseil d’administration de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), réuni en session ordinaire le 13 juin dernier, a décidé du «gel de la transaction conclue le 19 avril 2023 entre la SNH et la société Savannah Energy».
Il s’agit principalement de l’acquisition de 5% des parts de la société Savannah Midstream Investment Limited (SMIL) à travers laquelle la SNH revendiquait déjà plus de 35% d’actions dans l’actionnariat de COTCO en considérant la demande de rétrocession à son profit de 20% des 53% détenus par le Tchad dans le capital social de COTCO. Une démarche perçue par le Tchad comme une volonté de «blocage» opéré par la SNH au moment où la République du Tchad a décidé de nationaliser cette entreprise après le rachat des actions de Petronas et d’ExxonMobil.
Une actualité qui a enflammé les relations diplomatiques entre le Cameroun et le Tchad, poussant le Tchad en avril dernier à rappeler son ambassadeur pour «consultation». Le retour du diplomate et sa présentation de ses lettres de créances au chef de l’État camerounais, Paul Biya, le 8 juin dernier, scellait certainement la «réconciliation» entre les deux pays voisins qui ont toujours entretenu de bonnes relations, d’autant que plus de 80% du volume de marchandises de ce pays d’hinterland qu’est le Tchad destinées à l’exportation et à l’importation transitent par le port de Douala.
Selon des sources, l’une des premières conséquences du gel du rachat des actions de la société britannique Savannah Energy sera la nomination des dirigeants de COTCO avec l’accord de la République du Tchad.