L’ambassadeur de France en Algérie convoqué pour des accusations de «déstabilisation»
Selon plusieurs médias algériens, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, pour lui adresser une «sévère mise en garde» au sujet de «manœuvres agressives» attribuées à la France et visant à «déstabiliser» l’Algérie. Les mêmes sources précisent que les autorités algériennes ont exprimé leur «ferme réprobation» face à des «provocations et actes hostiles» de la part de la France.
Alger a directement accusé la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française de mener des «opérations ciblant des institutions algériennes» dans le but de «nuire gravement au pays». Ces accusations incluent une campagne présumée de recrutement d’anciens terroristes pour déstabiliser l’Algérie, qualifiée de «grave révélation» par les autorités. Cette convocation de l’ambassadeur intervient après la diffusion, par les médias publics algériens, d’un documentaire affirmant que les services de sécurité algériens avaient déjoué un «plan machiavélique ».
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Par ailleurs, des «rencontres suspectes» auraient eu lieu dans des bâtiments diplomatiques français en Algérie, où des agents consulaires français auraient échangé avec des individus connus pour leur hostilité envers les institutions algériennes.
Ce nouvel épisode de tensions survient alors que Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, est détenu en Algérie depuis près d’un mois, accusé notamment d’«atteinte à l’intégrité territoriale». Son arrestation, survenue le 16 novembre, serait liée à des déclarations controversées faites sur un média français d’extrême droite, où il reprenait la thèse marocaine selon laquelle des territoires auraient été cédés à l’Algérie durant la colonisation française.
Les relations entre Alger et Paris, déjà tendues, se sont encore dégradées après que l’Algérie a rappelé son ambassadeur en France cet été. Cette décision faisait suite au soutien affiché par Paris à un plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, en opposition aux revendications indépendantistes soutenu par Alger.