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L’Alliance des États du Sahel tiendra son premier sommet le 6 juillet à Niamey

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Les présidents de transition nigérienne, le général nigérien Abdourahamane Tiani, malienne, le colonel Assimi Goita, et burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré. © DR

Tous les projecteurs seront braqués sur Niamey durant ce week-end dans le cadre du premier sommet de l’Alliance des États du sahel. À cette occasion, les présidents de transition burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, et malienne, le colonel Assimi Goita vont échanger sur plusieurs sujets. Création de la confédération, défense, sécurité, coopération, diplomatie, économie et développement, seront au menu.

Depuis la création de l’Alliance des États du Sahel, c’est le premier sommet pour les chefs d’États. C’est aussi la première visite officielle des présidents des transitions, malienne et burkinabé au Niger. La tenue de ce sommet a été annoncé jeudi soir à travers un communiqué lu à la radio publique. «Notre pays accueille le samedi 6 juillet le premier sommet des chefs d’État de l’AES, à savoir le Burkina, le Mali et le Niger», a indiqué le texte.

Selon les autorités nigériennes, cet événement revêt un caractère historique. Le Niger veut donc marquer le coup de manière particulière. C’est dans ce sens que le président de la transition, le général nigérien Abdourahamane Tiani, a appelé la population, mais aussi des organisations de la société civile, à sortir massivement réserver un accueil chaleureux et des grands jours, ce vendredi après-midi à l’aéroport Diori Hamani de Niamey. Le président a également appelé à la mobilisation le long du parcours jusqu’au Palais présidentiel, pour les «leaders révolutionnaires», le capitaine Ibrahim Traoré et le colonel Assimi Goita, ainsi que les délégations qui les accompagnent.

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Ce sommet réunit les trois pays qui ont claqué la porte de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au mois de janvier 2024 avant de former leur propre organisation. Les pays accusent l’organisation d’être inféodée à Paris et de ne pas assez les soutenir dans la lutte contre les terroristes. Et, comme si cela ne suffisait pas, les membres de l’AES tiennent cette rencontre à la veille celle de la Cedeao prévue ce dimanche à Abuja, capitale du Nigéria.

L’AES face à son destin

Durant ce sommet, les chefs d’État seront attendus au tournant concernant la création de la confédération des États du Sahel, la mise en place d’une Force militaire et d’un état-major conjoint entre les armées des trois pays ainsi que la création d’une banque d’investissement ainsi que d’un fonds de stabilisation commun et même d’une compagnie aérienne commune.

À Niamey, il est donc attendu de ce premier Sommet des chefs d’État, la prise des premières décisions permettant d’opérationnaliser l’AES. Il s’agit notamment du pays où s’établira le siège, les différents organes ainsi que la configuration institutionnelle pour que l’organisation puisse véritablement démarrer ses activités. S’il est encore très tôt pour attendre la désignation des premiers dirigeants, l’attente est forte. Surtout au niveau des organisations de la société civile qui soutiennent les régimes militaires sur des sujets sensibles comme la création de la nouvelle monnaie. Celle-ci devrait consacrer la sortie du Franc CFA et par conséquent de l’UEMOA.

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La question sécuritaire va occuper une place centrale dans les discutions. Les trois chefs d’État vont se pencher dessus et notamment sur les mesures à prendre pour contrer les menaces sécuritaires dans la zone dite des trois frontières où les Groupes armés terroristes (GAT). Daech au Sahel ou encore le JNIM (affilié à Al-Qaeda) continuent de mener des attaques meurtrières contre les positions des forces de défense et de sécurité (FDS) mais aussi les populations civiles. Des zones entières se trouvent sous leur coupe réglée avec les conséquences humanitaires désastreuses qu’elles engendrent.

L’économie et la diplomatie seront aussi au menu des échanges de ce sommet, surtout avec la nouvelle orientation géopolitique et stratégique prise par les trois pays. Ces derniers ont progressivement pris leur distance des anciens alliés occidentaux comme la France ou les États-Unis, pour se rapprocher davantage de nouveaux partenaires comme la Russie et de l’Iran.