L’acte de décès de l’UMA
La tension diplomatique actuelle entre la Tunisie et le Maroc est vraisemblablement l’acte de décès officiel de l’Union du Maghreb Arabe (UMA-qui, au demeurant, était un mort-né dès sa création il y a plus de 30 ans). Les fonctionnaires du secrétariat de l’Union au quartier de l’Agdal à Rabat, peuvent d’ores et déjà faire leurs cartons. Ce qui est sûr, c’est que personne ne les regrettera côté marocain.
Tant que les généraux algériens étaient décidés à maintenir coûte que coûte le sponsoring au Polisario et à déstabiliser le Royaume, il ne fallait pas espérer grand-chose de l’UMA. Il n’y a qu’un petit cercle de personnalités «unionistes» qui continuaient à croire en cette Union en misant naïvement sur la bascule que provoquerait le départ à la retraite des officiers de la génération de la guerre de l’indépendance en Algérie. Rien de tel ne s’est produit. De toute évidence, la capacité de l’appareil militaire algérien à régénérer la haine envers le Maroc est restée intacte. Ce n’est pas une surprise pour les Marocains.
Ce qui l’est en revanche, c’est l’acte pour le moins inamical que vient de poser la Tunisie en accueillant le chef du Polisario avec un zèle protocolaire rarement vu, que même les plus fidèles soutiens de ces séparatistes n’ont jamais osé. Plus que l’invitation à la TICAD, c’est surtout cette démonstration (accueil du numéro un du Polisario au pied de l’avion par le président Kaïs Saeid) qui a choqué Rabat et l’opinion publique marocaine. On savait que les succès du Maroc en Afrique faisaient des jaloux, mais on était loin de s’imaginer que cela irait jusqu’à la trahison de la Tunisie.