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La vice-présidente américaine en tournée dans l’Afrique de l’Ouest
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Kamala Harris était à Accra lundi, entamant une tournée d’une semaine dans trois pays africains. Il s’agit de la dernière d’une série de visites de hauts fonctionnaires américains en Afrique. En effet, Washington cherche à contrer l’influence grandissante de la Chine et de la Russie sur le continent. «Le président [Joe] Biden et moi-même avons clairement indiqué que les États-Unis cherchent à renforcer leurs partenariats sur l’ensemble du continent africain», a indiqué la responsable lors d’une conférence de presse conjointe avec le président ghanéen, Nana Akufo-Addo.
L’influence croissante de la Chine et la Russie
La Chine a investi massivement en Afrique au cours des deux dernières décennies, notamment dans les infrastructures, l’exploitation minière, le bois et la pêche. Le groupe Wagner, entreprise militaire privée russe, fournit quant à lui une assistance en matière de sécurité dans plusieurs pays. Le président Akufo-Addo, qui a confirmé en décembre dernier que le Burkina Faso, son voisin, avait engagé des mercenaires, a réaffirmé qu’il était préoccupé par la présence des mercenaires russes en Afrique de l’Ouest. «Cela soulève la possibilité bien réelle […] qu’une fois de plus, notre continent se transforme en terrain de jeu pour les conflits entre les grandes puissances», a-t-il martelé.
En effet, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et de la région du Sahel s’efforcent de réprimer les violences commises par des groupes armés, qui ont provoqué des catastrophes humanitaires. Ces violences ont également exacerbé la grogne dans la région, conduisant aux coups d’État militaires perpétrés au Mali et au Burkina Faso. «Nous apprécions votre leadership pour lutter contre le déclin démocratique en Afrique de l’Ouest», a assuré Kamala Harris à Nana Akufo-Addo. Et, a-t-elle ajouté, «afin de répondre aux menaces de l’extrémisme et de l’instabilité de la région, j’ai le plaisir d’annoncer aujourd’hui un soutien de 100 millions de dollars au Bénin, au Ghana, à la Guinée, à la Côte d’Ivoire et au Togo». Cette somme s’ajoute aux 139 millions de dollars d’aide que les États-Unis ont l’intention de fournir au Ghana au cours de l’exercice financier 2024.
Le projet de loi du Ghana réprimant les droits des LGBT+
Lors de la conférence de presse, la représentante des États-Unis a été interrogée sur son intention de promouvoir les droits des LGBT au cours de sa tournée. Notons qu’au Ghana, un projet de loi visant à restreindre considérablement ces droits est en cours d’examen par le Parlement. «J’ai soulevé cette question», a répondu Harris. Elle a confirmé qu’elle était très attachée à la liberté et à l’égalité pour tous et que les droits des LGBT relevaient des droits de l’Homme.
En détail, le projet de loi ghanéen érigerait en crime le fait d’être homosexuel, bisexuel ou transsexuel. Il prévoit des peines d’emprisonnement dépassant les trois ans, actuellement en vigueur dans le pays. Le texte souligne aussi qu’il faut contraindre les inculpés à suivre une «thérapie de conversion» pour modifier leur orientation sexuelle. Le Parlement a tenu des auditions publiques sur ce projet de loi depuis 2021. On ne sait pas encore quand il sera soumis au vote.
De son côté, Nana Akufo-Addo a indiqué qu’il ne s’agit pas d’une politique officielle du gouvernement, mais qu’elle a été présentée par des législateurs agissant à titre privé. Il a également déclaré que le procureur général a soumis des avis à une commission parlementaire sur «la constitutionnalité ou non de plusieurs dispositions» de ce texte. «Je crois savoir que des éléments substantiels du projet de loi ont déjà été modifiés à la suite de l’intervention du procureur général», a-t-il déclaré sans donner de détails. Et de conclure, «je ne doute pas que le parlement ghanéen montrera, comme il l’a fait par le passé, sa sensibilité aux questions de droits de l’Homme et aux sentiments de notre population, et qu’il apportera une réponse responsable à la proposition de loi».