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La Somalie signe un accord de défense de 10 ans avec la Turquie

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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan et le président somalien, Hassan Sheikh Mohamud, échangent des cadeaux dans la capitale Mogadiscio, le 25 janvier 2015 © AP

Dans un contexte de tensions régionales exacerbées par les récents développements entre la Somalie et son voisin éthiopien, le gouvernement et le Parlement somali ont donné leur approbation à un accord de défense de dix ans avec la Turquie. La Turquie, membre de l’OTAN et alliée proche de la Somalie, s’engage à soutenir la défense du littoral somalien et à contribuer à la reconstruction des forces navales du pays de la Corne de l’Afrique, ont annoncé les autorités somaliennes.

Le président Hassan Cheikh Mohamoud a souligné, à l’issue d’une session conjointe du Parlement, que l’accord vise spécifiquement la coopération en matière de défense maritime et d’économie entre la Somalie et la Turquie. Il a insisté sur le fait que cet accord ne devrait pas engendrer de tensions avec d’autres nations ou gouvernements. Cette annonce intervient alors que les relations entre la Somalie et l’Éthiopie se sont tendues après un accord entre l’Éthiopie et la région séparatiste du Somaliland.

Le 1ᵉʳ janvier, l’Éthiopie et le Somaliland ont signé un « protocole d’accord » prévoyant la location à l’Éthiopie de 20 km de côtes somalilandaises sur le golfe d’Aden pour une durée de 50 ans, déclenchant une réaction négative de Mogadiscio qui a qualifié cet accord d’ »illégal ». Les autorités somalilandaises ont déclaré que, en échange de l’accès à la mer, l’Éthiopie reconnaîtrait officiellement le Somaliland, ce qui n’a été fait par aucun pays depuis la proclamation unilatérale de son indépendance en 1991.

Le ministre adjoint de la Défense, Abdifatah Kassim, s’est félicité de cet « accord historique », soulignant que la Turquie est le choix optimal pour défendre les côtes somaliennes. Ankara maintient des relations étroites avec la Somalie, étant son principal partenaire économique, notamment dans les secteurs de la construction, de l’éducation, de la santé, et de la coopération militaire. La Turquie possède également la plus grande base militaire et centre de formation à l’étranger en Somalie.

La signature de cet accord a suscité des réactions internationales, avec de nombreux pays et organisations, dont les États-Unis, la Chine, l’Union européenne, l’Union africaine et la Ligue arabe, appelant au respect de la souveraineté somalienne. L’Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, cherche un accès à la mer Rouge, qu’elle a progressivement perdu après l’indépendance de l’Érythrée en 1993.

Le Somaliland, une république autoproclamée relativement stable comparée au reste de la Somalie, dispose de ses propres institutions, émet sa monnaie et délivre ses passeports. Cependant, l’absence de reconnaissance internationale maintient cette région dans un isolement relatif.

Lire aussi : Somaliland : un accord avec l’Éthiopie rejeté par les Somaliens

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