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La sécurité et la démocratie se sont détériorées pour 77% des Africains (Fondation Mo Ibrahim)

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Illustration. ©Dr

Le dernier rapport de la fondation MO Ibrahim a révélé que plus de 77% de la population africaine réside dans un pays où les domaines liés à la sécurité et à la démocratie se sont dégradés au cours de la dernière décennie. Intitulé «2024 Ibrahim Index of African Governance», ce document a fait une analyse de la progression de la gouvernance en Afrique sur la période 2014-2023. Cette situation s’inscrit dans un contexte où les conflits, les coups d’État et des dérives autoritaires se multiplient, particulièrement dans les régions du Sahel et de l’Afrique de l’Est.

Le rapport met en évidence que les difficultés qui entravent les progrès en matière de gouvernance globale en Afrique, après une période de croissance soutenue. Entre 2014 et 2023, 21 pays représentant près de la moitié de la population africaine ont vu leur niveau de gouvernance reculer, avec des contre-performances particulièrement marquées aux Comores et en Tunisie.

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«Pour près de la moitié de la population du continent, les performances globales en matière de gouvernance sont moins bonnes en 2023 qu’elles ne l’étaient en 2014. Le principal moteur de cette évolution est l’aggravation de la crise sécuritaire et le rétrécissement de l’environnement participatif sur la quasi-totalité du continent», indique le rapport. Il souligne également que cette tendance ne se limite pas à l’Afrique.

«L’escalade des conflits et la méfiance croissante à l’égard des institutions démocratiques ne sont pas spécifiques à l’Afrique : nous les observons à travers le monde. Mais elles sont particulièrement préoccupantes en Afrique, car elles menacent les progrès que nous avons réalisés en matière de développement économique et social, ainsi que ceux qui restent à accomplir», ajoute la même source.

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En 2023, l’Afrique a obtenu une moyenne de 49,3 sur 100 en matière de gouvernance, montrant une légère progression vers la barre des 50. Toutefois, cette augmentation n’est que d’un point de pourcentage par rapport à 2014. Malgré une stagnation générale, des progrès significatifs ont été constatés dans plusieurs pays, notamment le Maroc, la Côte d’Ivoire, les Seychelles, l’Angola et le Bénin. En tout, 33 pays, représentant 52,1% de la population africaine, ont amélioré leur gouvernance au cours de la dernière décennie, grâce à de bonnes performances dans les sous-catégories «Infrastructures» et «Égalité des sexes».

Il est à noter que les Seychelles se positionnent désormais en tête du classement africain selon l’indice Mo Ibrahim, dépassant l’île Maurice, et avec la Sierra Leone, elles sont les seules à avoir progressé dans toutes les 16 sous-catégories de l’indice au cours des dix dernières années.

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