La France quitte le Niger : la fin d’un bras de fer ingagnable
Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir le rappel de l’ambassadeur de France au Niger, et le départ des 1.500 soldats français stationnés dans ce pays : c’est la fin d’une impasse dangereuse.
La France est contrainte de revoir sa politique africaine. Elle a aujourd’hui des relations dépassionnées avec les pays non-francophones, comme le Nigéria ou le Kenya. Mais elle n’a pas soldé les comptes de la colonisation et, peut-être surtout, de la relation postcoloniale incestueuse avec le monde francophone.
Il y a une page à tourner pour que les aspirations identitaires des nouvelles générations africaines soient satisfaites. Emmanuel Macron en avait eu l’intuition dans son discours de Ouagadougou en 2017, mais il a été un réformateur contrarié. Aujourd’hui, il ne suffit pas de dire que «la Françafrique est morte» comme l’a réaffirmé le président français hier.
Le départ du Niger pose de sérieux problèmes à la France, car il se fait sur la défensive. Mais il fallait crever cet abcès, pour ne pas sacrifier la construction d’un autre avenir possible avec le continent.