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La BAD trace les contours d’un avenir fluctuant de l’économie africaine

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La Banque africaine de développement (BAD) © DR

La Banque africaine de développement (BAD) a ajusté à la baisse ses prévisions de croissance économique pour l’Afrique en 2023 et 2024, reflétant l’impact des défis mondiaux complexes sur le continent. Confrontée à des pressions inflationnistes, à la dépréciation des monnaies nationales et à des chocs externes persistants, l’Afrique doit naviguer dans un environnement économique incertain exacerbé par la pandémie de la Covid-19 et les tensions géopolitiques. L’institution financière propose des stratégies de résilience et de croissance, soulignant l’importance des politiques monétaires restrictives et des investissements dans le capital humain et les infrastructures pour une reprise économique durable.

Dans un contexte économique mondial marqué par de multiples défis, la Banque africaine de développement (BAD) a révisé ses prévisions économiques pour l’Afrique, annonçant une réduction des attentes de croissance pour 2023 et 2024. Initialement prévues à 4,0% et 4,3%, les nouvelles estimations tablent sur une croissance de 3,4% cette année et de 3,8% pour l’année suivante.

Cette révision à la baisse est principalement attribuée aux répercussions prolongées de la pandémie de la Covid-19, aux tensions géopolitiques, aux chocs climatiques, au ralentissement économique global, ainsi qu’à la capacité budgétaire limitée des gouvernements africains pour contrer ces défis et soutenir la reprise post-crise sanitaire. Ces informations actualisées figurent dans la mise à jour du rapport «Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique 2023» (MEO) de la Banque, faisant suite au rapport initial publié en mai.

Lire aussi : Perspectives économiques en Afrique du Nord : la BAD livre ses prévisions

Impact des conditions économiques mondiales sur l’Afrique

Dans sa récente publication, la BAD souligne les défis accrus auxquels le continent est confronté dans le contexte économique mondial actuel. Kevin Urama, économiste en chef et vice-président de l’institution financière basée à Abidjan, a analysé en détail les divers facteurs qui influencent actuellement la performance économique du continent. Parmi ces facteurs, les pressions inflationnistes soutenues et la dépréciation des monnaies nationales se distinguent comme des problèmes majeurs, exacerbant les difficultés de gestion de la dette et menaçant les progrès économiques réalisés dans la période post-pandémie.

En outre, l’inflation représente un défi majeur. Les prévisions de la BAD indiquent des taux d’inflation alarmants pour l’Afrique, avec des moyennes estimées à 18,5% en 2023 et 17,1% en 2024. Ces chiffres marquent une augmentation notable par rapport aux estimations précédentes et soulignent la gravité de la situation économique sur le continent.

Les causes de cette inflation galopante sont multiples. D’une part, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement agricole ont entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires. D’autre part, la faiblesse des monnaies locales a conduit à une inflation accrue des importations, affectant ainsi les coûts des biens et services essentiels. De plus, les prix élevés des produits de base sur les marchés internationaux se répercutent directement sur les économies africaines.

Ces défis économiques sont exacerbés par la prédominance budgétaire persistante dans plusieurs pays africains, limitant leur capacité à répondre efficacement à ces pressions inflationnistes. Cette situation crée un cercle vicieux, où les coûts élevés de la vie réduisent le pouvoir d’achat des citoyens, augmentant ainsi le risque de pauvreté et d’instabilité sociale.

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Stratégies de résilience et de croissance pour l’Afrique

Face à ces défis, la BAD reste déterminée à soutenir les pays africains dans la mise en œuvre de politiques monétaires et budgétaires appropriées. À court terme, il est conseillé de poursuivre des politiques monétaires restrictives pour contenir l’inflation, soutenues par des politiques budgétaires favorisant la diversification économique et l’élimination des contraintes d’offre.

À moyen et long terme, le rapport de la BAD encourage les gouvernements africains à intensifier leurs investissements dans le capital humain et les infrastructures physiques. Ces mesures visent à stimuler la productivité, relancer la croissance économique et créer des opportunités pour un développement plus inclusif et durable.

De plus, l’institution financière souligne l’importance de la Chine, en tant que partenaire commercial majeur pour l’Afrique. Un soutien renforcé des politiques en Chine pourrait faciliter la reprise économique mondiale et avoir des retombées positives sur les pays africains. Par ailleurs, les chocs climatiques et les tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, pourraient entraîner des perturbations supplémentaires dans le commerce mondial et les flux d’investissement, accentuant la pression sur les économies africaines.

Dans ce contexte, la BAD met l’accent sur l’importance cruciale d’investissements ciblés et de politiques coordonnées pour surmonter les obstacles et stimuler la croissance économique, tout en atténuant les risques défavorables qui pèsent sur les perspectives économiques du continent.

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