Kenya : Raila Odinga conteste le résultat du scrutin présidentiel
Le vétéran de l’opposition kényane, Raila Odinga, a déposé, auprès de la Cour suprême, un dossier de contestation du scrutin présidentiel, dont les résultats ont été annoncés la semaine dernière.
«Ce matin (lundi 22 août, NDLR) nous avons déposé le document de contestation en ligne», a déclaré l’équipe juridique de l’opposant. «Elle a été envoyée aux membres de la Cour suprême et ils la verront bientôt», a ajouté Daniel Maanzo, avocat de l’homme politique de 77 ans. «Nous avons l’espoir d’avoir monté un bon dossier et de gagner», a-t-il ajouté. Il a également expliqué que les juges disposent désormais de 14 jours pour rendre leur verdict. S’ils ordonnent l’annulation du scrutin, de nouvelles élections devront être organisées dans les 60 jours après l’annonce du verdict.
La semaine dernière, Wafula Chebukati, président de la Commission électorale indépendante du Kenya (IEBC), a annoncé que l’ex-vice-président, William Ruto, avait remporté les élections avec une faible marge. Cependant, quatre des sept commissaires de l’IEBC ont rejeté les résultats quelques minutes avant leur annonce. Ils ont dénoncé la gestion «opaque» de Chebukati lors de ce scrutin ainsi que son absence de concertation, affirmant que le décompte des votes n’a pas été transparent.
Par ailleurs, il s’agit de la cinquième tentative de Raila Odinga à la présidence. Il a imputé plusieurs de ses défaites précédentes à des fraudes électorales. Ses contestations ont déclenché des violences qui ont fait plus de 100 morts en 2017 et plus de 1.200 morts en 2007.
Mais, cette fois-ci, Odinga est soutenu par les gouvernements en place. Le président sortant, Uhuru Kenyatta, a appuyé sa candidature après s’être brouillé avec William Ruto, lors des dernières élections.
Étant le pays le plus riche et le plus stable d’Afrique de l’Est, l’enjeu pour son nouveau dirigeant est très grand. Le Kenya abrite en effet les sièges régionaux de sociétés internationales, dont General Electric, Google et Uber. Il fournit également des soldats de paix à la Somalie voisine et accueille fréquemment des pourparlers de paix pour d’autres nations de cette région instable du continent.