Kenya : Charles III reconnaît les atrocités coloniales du RU
Le roi Charles III du Royaume-Uni a reconnu, lors de sa visite historique au Kenya, les atrocités de la colonisation britannique. Il a affirmé qu’il «ne peut pas y avoir d’excuse» pour les actes de violence odieux perpétrés contre les Kényans pendant leur lutte pour l’indépendance. Cette déclaration est survenue lors d’un dîner d’État avec le président kényan, William Ruto. Tenue à Nairobi, cette rencontre marque un premier pas vers la reconnaissance des vérités inconfortables de l’histoire coloniale.
Éviter les excuses publiques
Bien que le roi Charles III ait reconnu les crimes de son pays, il s’est abstenu de présenter des excuses publiques. Des excuses que certains Kényans, organisations de défense des droits de l’homme et organisations d’anciens combattants réclament à ce jour. Ils exigent même des réparations pour les victimes et leurs familles. Le monarque britannique a par contre plaidé pour une approche honnête et ouverte de l’histoire commune entre le Royaume-Uni et le Kenya. Selon lui, cette démarche renforcera les liens bilatéraux actuels tout en reconnaissant les erreurs du passé.
De son côté, William Ruto a salué le courage du roi Charles III pour évoquer ces vérités difficiles. Et il a souligné l’importance de faire la lumière sur les conséquences du colonialisme britannique afin de construire une relation sincère entre les deux nations.
“By addressing our history with honesty and openness we can, perhaps, demonstrate the strength of our friendship today. And, in so doing, we can, I hope, continue to build an ever-closer bond for the years ahead.”
The King speaks at a State Banquet on Day 1 of #RoyalVisitKenya. pic.twitter.com/y96ZaBZ1Um
— The Royal Family (@RoyalFamily) October 31, 2023
Visite symbolique au Kenya
La visite du roi Charles III au Kenya a débuté de manière symbolique sur les lieux de la proclamation de l’indépendance du pays. De plus, ce voyage intervient quelques semaines avant le 60e anniversaire de l’indépendance du pays. Et il s’agit de sa première visite officielle dans un pays du Commonwealth en tant que monarque. Bien qu’elle ait été saluée comme un signe de partenariat entre le Royaume-Uni et le Kenya, elle a également rouvert les plaies laissées par la colonisation et l’ampleur des responsabilités historiques.
Enjeux environnementaux et économiques
Outre les questions historiques, la visite royale met par ailleurs l’accent sur des enjeux environnementaux et économiques. Le roi Charles III, attaché aux questions environnementales, se rendra à Mombasa. Il en profitera pour visiter une réserve naturelle et rencontrer des représentants religieux. Les échanges commerciaux et les investissements entre le Royaume-Uni et le Kenya sont aussi au cœur de cette visite. Ce marché permettra de dévoiler l’importance des relations économiques entre les deux nations.
Un tournant pour le Commonwealth
Cette visite au Kenya est aussi un tournant pour le Commonwealth, un groupe de 56 pays majoritairement d’anciennes colonies britanniques. Alors que le passé colonial du Royaume-Uni suscite des critiques, la reconnaissance des abus coloniaux par le roi Charles III et son engagement envers une relation plus honnête avec les nations du Commonwealth signalent un changement de ton au sein de cette alliance historique.