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Jeu-trouble au Soudan

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Drapeau du Soudan © Adobe Stock

Les affrontements meurtriers qui ensanglantent le Soudan entrent dans la troisième semaine, et rien à l’horizon ne laisse entrevoir le moindre début de solution politique. Au contraire, maintenant que les opérations d’évacuation des étrangers (dont les États le pouvaient) sont achevées, les deux criminels de Khartoum vont intensifier les combats, persuadés l’un et l’autre de pouvoir l’emporter rapidement. Ni le chef de la junte, le Général Abdel Fattah al-Burhan, ni son rival et ancien allié, le commandant des Forces de soutien rapide, le sulfureux Mohamed Hamdane Daglo alias Hemedti, n’ont l’intention de faire taire les armes.

Il faut souligner ici le rôle-trouble des pompiers pyromanes et la main invisible de puissances étrangères dans ce conflit. L’Egypte par exemple, appelle midi et soir au cessez-le-feu tout en continuant de fournir armes et munitions aux hommes du général Al Burhan. Ses larmes de crocodile ne trompent plus personne. C’est pourtant un allié du Caire, le général libyen Khalifa Haftar qui avait alerté, il y a quelques semaines, le chef des Forces de soutien rapide de l’imminence de l’offensive de l’armée soudanaise et de son intention de le capturer. Hemedti, dont la fortune tirée de l’exploitation illégale de mines d’or, est planquée à Dubaï. Rien de surprenant qu’il bénéficie de la bienveillance des Émirats arabes-unis qui reproche à la junte de Khartoum d’être sous la mainmise des Frères musulmans, ennemis jurés d’Abu Dhabi.

Mohamed Hamdane Daglo, qui a été un pilier de la dictature militaro-islamiste du général Béchir, se pose désormais en champion de l’État civil et en adversaire farouche de l’islam politique. Cela lui attire la sympathie d’une partie de la population malgré son passé de criminel au Darfour. Et pour couronner le tout, il reçoit un soutien matériel et tactique de la sulfureuse milice russe Wagner pendant que le Kremlin appuie discrètement la junte. Moscou ne veut pas froisser les militaires soudanais car elle espère installer une base navale à Port-Soudan. Si vous y comprenez quelque chose…

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