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Inquiétant

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Le bilan sur les investissements directs étrangers (IDE) publié le 4 juillet par la Cnuced est plutôt inquiétant pour l’Afrique : les flux d’IDE vers le continent se sont effondrés en 2022, marquant une chute de 44%. Malgré le déni des dirigeants de la Cédéao réunis ce week-end en Guinée-Bissau et qui parlent de «résilience des économies de la sous-région», les faits sont têtus. La dégradation accélérée du risque politique dans de nombreux pays fait à nouveau peur aux investisseurs, étrangers tout comme locaux d’ailleurs.

Excepté l’Afrique du Nord, portée par le dynamisme de l’Égypte (11 milliards de dollars), et les pays de l’Afrique de l’Est, la dégringolade des IDE sur le continent, de 80 à 45 milliards de dollars en un an, interroge. Elle ne tient pas qu’à une simple correction technique. Elle traduit également le peu de diversification de la vitrine des opportunités à offrir aux investisseurs.

La morosité touche quasiment toutes les sous-régions. En Afrique australe, les IDE ont été divisés par 6, passant de 42 à 7 milliards de dollars ! La panne du moteur sud-africain plombe les pays limitrophes. Quant à l’Afrique de l’Ouest, elle voit ses flux décrocher de 35%. La sous-région est, en effet, plombée par l’insécurité au Sahel et les fragilités chroniques du géant nigérian dont les flux plongent en zone négative pour la première fois, à -187 millions de dollars !