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Inflation : l’été n’apporte guère de répit aux banquiers centraux

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Un Zimbabwéen tient un billet de 50 millions de dollars dans une rue de la capitale Harare. © MIKE HUTCHINGS

La vague continue de monter. L’inflation poursuit son ascension un peu partout et les pays africains n’y échappent pas. Cette situation inédite appelle à des réactions différenciées mais le mouvement de hausse des taux d’intérêt est enclenché. Dans plusieurs pays africains, la hausse des prix est devenue incontrôlable et fait craindre un retour des émeutes de la faim.

À Jackson Hole, les banquiers centraux les plus influents de la planète ont rappelé leur détermination à combattre l’inflation, quitte à casser la croissance. L’action de la BCE sera très surveillée dans les prochains jours après que l’inflation ait atteint un nouveau sommet dans la zone euro.

Contenir l’inflation en Afrique

La tâche des gouverneurs des banques centrales africaines n’est pas non plus aisée. L’Afrique du Sud a relevé son taux directeur de 75 points de base à 5,50% en juillet dernier, ce qui représente la plus forte hausse depuis dix ans. Cette décision intervient après la publication d’un taux d’inflation record depuis 13 ans. Dans la première économie du continent, la banque centrale nigériane a procédé à un tour de vis de 100 points de base en juillet portant son principal taux directeur à 14% pour contenir une inflation qui s’est établie à près de 19%.

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La hausse des prix a également connu un coup de chaud au Maroc atteignant un pic de 7,7% en juillet sans pour l’instant faire bouger Bank Al-Maghrib. Au Ghana, le taux directeur a été porté à 22% pour contenir une inflation à 32%. Dans les pays membres de l’Uemoa, l’inflation a accéléré à 8,1% en juillet et ressortirait en moyenne aux alentours de 8% en août et septembre en lien avec l’exacerbation des répercussions attendues de la hausse des cours mondiaux des produits pétroliers et alimentaires, ainsi que de l’impact de la période de soudure dans les pays sahéliens, explique la Bceao.

Le contexte est moins tendu en Afrique centrale. La BEAC anticipe une hausse des prix de 3,8% en 2022. Certes, l’inflation ressortira au-dessus du seuil de 3% prévu par les critères de surveillance multilatérale de la CEMAC mais, ce niveau ferait des envieux ailleurs. Le taux directeur dans la zone reste inchangé à 4%.

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Le portefeuille des ménages durement touchés

La détente des prix alimentaires au cours des dernières semaines est encore peu visible dans les chiffres de l’inflation. Un peu partout sur le continent, l’inflation est tirée par la composante alimentaire. Elle a atteint 12% au Maroc en juillet. Dans la zone Uemoa, elle a contribué à 6,1 points à l’inflation totale (8,1%). Dans plusieurs autres pays, l’inflation est devenue incontrôlable et fait craindre un retour des émeutes de la faim.

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