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Inflation : les Nigérians n’en peuvent plus
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La vie quotidienne de nombreux Nigérians est confrontée à une détérioration alarmante en raison de la flambée des prix alimentaires, poussant certains à sauter des repas, à se nourrir de riz de mauvaise qualité et même à chercher des graines dans les fourmilières pour subvenir à leurs besoins alimentaires.
Les rues de plusieurs villes du centre et du nord du pays sont témoins de manifestations de mécontentement depuis quelques semaines. La semaine dernière, à Suleja, près d’Abuja, des centaines de manifestants ont arpenté les rues portant des pancartes exprimant leur détresse, avec des slogans tels que «Les Nigérians souffrent». À Minna, dans l’État du Niger, des routes ont été bloquées par des manifestants, tandis qu’à Kano, la deuxième plus grande ville du Nigeria, des femmes ont protesté contre les prix élevés de la farine.
Des vidéos virales sur les réseaux sociaux montrent des femmes dans le nord du pays creusant la terre pour dénicher des graines stockées par des fourmis afin de nourrir leurs enfants.
Cette crise trouve ses racines dans les récentes politiques du président Bola Ahmed Tinubu, qui, depuis son arrivée au pouvoir l’année dernière, a mis fin à la subvention des carburants et au contrôle des devises. Ces mesures ont entraîné une augmentation significative du coût de la vie, avec le naira perdant fortement de sa valeur par rapport au dollar. En décembre, le taux d’inflation officiel a atteint 28,92%, son plus haut niveau en trois ans.
La situation alimentaire s’aggrave, avec au moins 63% des 220 millions d’habitants du Nigeria vivant dans une extrême pauvreté, selon les chiffres officiels. Beaucoup ont dû renoncer à des aliments considérés comme des «produits de luxe», tels que la viande, les œufs, le lait et les pommes de terre.
Le gouvernement nigérian, conscient de la tension croissante, a décidé de débloquer 102.000 tonnes métriques de céréales de la réserve stratégique, qu’il vendra à des tarifs subventionnés pour atténuer la pression sur les prix alimentaires. Des descentes dans les entrepôts suspects et des interdictions d’achats en gros sur les marchés locaux ont également été mises en place, mais beaucoup estiment que ces mesures ne sont que des solutions temporaires face à l’ampleur du problème.
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