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IDE mondiaux : l’Afrique tire son épingle

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Les IDE en Afrique ont progressé bien plus vite que la moyenne mondiale, à 83 milliards de dollars, grâce en grande partie à une transaction financière intra-entreprise en Afrique du Sud. Retraitée de cette opération, la croissance des flux captés par l’Afrique est conforme au niveau observé dans d’autres régions en développement. Globalement la dynamique est positive hormis en Afrique du Nord et Centrale où les flux ont baissé. Cependant, un peu partout, les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et la normalisation de la politique monétaire dans les économies développées pourraient enrayer cette bonne dynamique.

Après l’effondrement (-35%) des flux d’investissement directs étrangers (IDE) dans le monde, provoqué par la pandémie, le rebond est tout aussi impressionnant. Les IDE mondiaux ont bondi de 64% à 1.850 milliards de dollars «grâce à l’essor de l’activité de fusions et acquisitions (M&A) et à la croissance rapide du financement de projets internationaux en raison de financements lâches et d’importants plans de relance des infrastructures», note la CNUCED dans son rapport sur l’investissement dans le monde. La composante des bénéfices réinvestis des IDE –les bénéfices conservés dans les filiales étrangères des entreprises multinationales– représente l’essentiel de la croissance mondiale, reflétant la hausse record des bénéfices des entreprises, en particulier dans les économies développées.

Lire aussi : Cnuced : les investissements vers l’Afrique ont atteint 83 milliards de dollars en 2021

 

L’Afrique première bénéficiaire de cette reprise

Les flux vers l’Afrique ont doublé d’une année à l’autre pour atteindre 83 milliards de dollars. Ce record s’explique en grande partie par une transaction financière intra-entreprise en Afrique du Sud (un échange d’actions entre Naspers et Prosus au troisième trimestre 2021). Cette reconfiguration place le pays parmi les dix principales économies pour les entrées d’IDE en 2021.

Retraitée de cette opération, la croissance des flux captés par l’Afrique est conforme au niveau observé dans d’autres régions en développement. Au niveau régional, derrière l’Afrique australe, les IDE en Afrique de l’ouest ont progressé de 48% à 14 milliards de dollars. Le Nigéria grâce à la recrudescence des investissements dans les secteurs pétrolier et gazier, le Ghana dans les industries extractives et le Sénégal se distinguent dans cette région. En Afrique de l’est, l’Éthiopie a vu les flux d’IDE augmenter de 79 % pour atteindre 4,3 milliards de dollars en 2021. Quatre annonces de financement de projets internationaux sur cinq dans le pays concernaient les énergies renouvelables, relève la CNUCED.

Les flux ont grimpé d’1/3 en Ouganda et en Tanzanie. L’Afrique du Nord et centrale ont vu les IDE baisser respectivement de 5% et 1%. En Afrique du Nord, le repli de 12% des IDE en Égypte a pesé lourd puisque dans le même temps ils ont accéléré de 52% au Maroc.

Au total, les annonces de nouveaux projets restent faibles par rapport aux niveaux d’avant crise, soit 39 milliards de dollars en 2021 contre 77 milliards en 2019.

Lire aussi : Accès à l’électricité : l’énorme chantier africain

Depuis le début de l’année, le climat des affaires et des investissements s’est retourné avec la guerre en Ukraine et la normalisation de la politique monétaire dans les économies développées. La CNUCED prévoit que la dynamique de croissance de 2021 ne pourra pas être maintenue et que les flux mondiaux d’IDE en 2022 suivront probablement une trajectoire descendante, restant au mieux stable. «Cependant, même si les flux devraient rester relativement stables en termes de valeur, l’activité de nouveaux projets est susceptible de souffrir davantage de l’incertitude des investisseurs».

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