Guinée-Bissau : dissolution du Parlement après des affrontements armés
Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a décidé de dissoudre le Parlement, largement dominé par l’opposition. Une action qui intervient trois jours après des affrontements armés qualifiés de «tentative de coup d’État». Cette annonce, faite par décret présidentiel, ne précise pas le calendrier des futures élections législatives. Le président invoque cependant la «complicité» entre la Garde nationale et certains intérêts politiques au sein de l’appareil d’État. De plus, il a affirmé que la tentative de putsch rendait le fonctionnement normal des institutions républicaines impossible.
Fractures politiques profondes et instabilité chronique
La Guinée-Bissau fait face à une instabilité politique chronique depuis son indépendance en 1974. Aujourd’hui, elle traverse une nouvelle crise après les affrontements qui ont éclaté entre la Garde nationale et la Garde présidentielle. Ces événements révèlent les fractures profondes entre la présidence et le gouvernement, exacerbant les tensions politiques. La Garde nationale, relevant du ministère de l’Intérieur et du gouvernement, a été ainsi impliquée dans des heurts avec la Garde présidentielle. Cela illustre de fait la complexité des alliances politiques au sein du pays.
Accusations de corruption et passivité du gouvernement de la Guinée-Bissau
De son côté, le président dénonce la «passivité» du gouvernement face à ces affrontements. Il a même accusé la Garde nationale de chercher à entraver les investigations du parquet. Des investigations concernant la libération des membres du gouvernement de la Guinée-Bissau, présumés suspects d’un retrait de dix millions de dollars des caisses de l’État. Umaro Sissoco Embalo revient à la charge et critique le Parlement. Selon lui, ce dernier défendrait des membres de l’exécutif corrompus plutôt que de veiller à l’application rigoureuse de la loi.