Ghana : un prêt de 800 millions $ pour l’achat de fèves de cacao auprès des agriculteurs
Au Ghana, les péripéties liées au financement des achats de fèves de cacao par le Conseil du Café-Cacao (Cocobod) ont pris une tournure inédite cette année, entraînant un retard dans le processus habituel de prêt syndiqué. Cette situation découle principalement des difficultés de mobilisation de fonds, en partie dues à la situation financière du pays.
Le régulateur de la filière, le Conseil du Café-Cacao, envisage de signer, d’ici la fin du mois, un prêt syndiqué d’une valeur de 800 millions de dollars pour la campagne 2023/2024. Cette somme, représentant 47 % des achats anticipés de la récolte à venir (estimée à 850.000 tonnes), vise à soutenir les opérations d’achat de fèves auprès des agriculteurs.
Ce prêt implique la participation de plusieurs institutions bancaires internationales, parmi lesquelles le groupe bancaire néerlandais Rabobank, les banques françaises Société Générale et Natixis, la banque britannique Standard Chartered, ainsi que la Banque industrielle et commerciale de Chine.
La finalisation de cette procédure, bien qu’en retard par rapport à la période habituelle de septembre pour la conclusion de ce prêt, représente un soulagement pour les autorités. Toutefois, les conditions d’obtention de ce prêt, bien que cruciales, se révèlent peu avantageuses pour le pays, avec un taux d’intérêt de 8 %, nettement supérieur au taux standard de 2 %.
Ce taux élevé est attribué au Secured Overnight Financing Rate (SOFR), reflétant le resserrement des sources de financement mondiales. Ray Ankrah, directeur général adjoint du Cocobod, a confié à Reuters que malgré ce taux, cette facilité garantie ne comporte aucun risque pour l’institution.
Dans une perspective de remboursement, le Cocobod prévoit de tirer parti de la hausse des cours mondiaux du cacao en vendant une partie de la récolte. Les prix des contrats futurs de cacao ont en effet grimpé ces derniers mois, atteignant des niveaux records le 10 novembre dernier, culminant à 3 478 livres par tonne à Londres, une première en 45 ans.