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Gabon : le pays est-il réellement «libéré» ?

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Une affiche de campagne déchirée du Président Ali Bongo dans les rues de Libreville, au Gabon, le 30 aout 2023. © Yves Laurent / AP

C’est le troisième jour du putsch militaire perpétré par le chef de la garde présidentielle gabonaise, «cousin» d’Ali Bongo. Alors que le groupe de militaires et policiers gabonais ont annoncé l’annulation des élections, la dissolution de «toutes les institutions de la République» et la «fin du régime», les Gabonais eux sont en liesse dans les rues de Libreville. Mais la prudence reste de mise. L’opposition parle, elle, d’une «révolution de palais» sous le commandement du clan Bongo pour se maintenir au pouvoir.

Les évènements s’enchaînent rapidement à Libreville. Au lendemain du putsch qui a vu la destitution du président Ali Bongo Ondimba, les militaires qui ont pris le pouvoir ne perdent pas de temps.

Le comité des chefs de l’armée a annoncé que le général Brice Oligui Nguema prêtera serment en tant que «président de transition» lundi 4 septembre devant la Cour constitutionnelle. «C’est le 30 août, ce n’est plus le 17 août, là c’est l’indépendance, on a libéré le pays, nous sommes libres, nous avons le droit d’être libre et de nous exprimer comme on veut. Parce que nous ne savions pas qu’on pouvait être libéré». Mais, tandis que des foules célèbrent la chute de l’ancien président, le cadre et le calendrier de la transition restent encore à poser.

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«Le président de la transition prêtera serment devant la Cour constitutionnelle le lundi 4 septembre 2023 à la présidence de la République. Signé le général de brigade Oligui Nguema Brice, président du Comité pour la transition et la restauration des institutions», a annoncé le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), qui rassemble l’ensemble des chefs de corps de l’armée et gère le pays.

Les chercheurs Jonathan Powell et Clayton Thyne considèrent qu’après une semaine, on peut considérer le coup d’État comme réussi. Serait-ce l’avenir du Gabon ?

Espoir et prudence

Si pour l’heure toutes les institutions de la République ont été dissoutes, le nouvel homme fort du pays a annoncé la «mise en place progressive des institutions de la transition». À commencer par la remise en fonction provisoire de la Cour constitutionnelle, afin que l’investiture ait lieu. «Le général de brigade Oligui Nguema Brice, président du Comité pour la transition et la restauration des institutions, décide du rétablissement temporaire de la Cour constitutionnelle, de la mise en place progressive des institutions de la transition», a affirmé le porte-parole.

Le général Oligui a aussi «instruit l’ensemble des secrétaires généraux, cabinets ministériels, directeurs généraux et tous les responsables des services de l’État d’assurer dans l’immédiat la reprise effective du travail et la continuité du fonctionnement de tous les services publics», selon le porte-parole.

Les militaires putschistes ont par ailleurs annoncé le rétablissement de la diffusion des médias internationaux qui avaient été suspendus samedi soir, jour de l’élection présidentielle. Ils précisent également, dans un communiqué télévisé, qu’ils maintenaient «jusqu’à nouvel ordre» le couvre-feu instauré il y a quatre jours par le pouvoir du président déchu, Ali Bongo Ondimba, «pour préserver le calme».

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Le président de transition «tient à rassurer l’ensemble des bailleurs de fonds, des partenaires au développement ainsi que les créanciers de l’État que toutes les dispositions seront prises afin de garantir le respect des engagements de notre pays aussi bien sur le plan extérieur qu’intérieur», a conclu le colonel Manfoumbi Manfoumbi. Toutefois, les intentions des putschistes sont encore floues.

https://twitter.com/BriceOligui/status/1696845456976888074?s=20

«C’est le premier coup d’État que nous connaissons, pour moi en tout cas et les gens de ma génération, on voit que les populations sont derrière, mais il reste à voir pour la situation, on ne peut pas dire qu’on est complètement d’accord vu que le général Oligui, qui est à la tête de la transition, est un homme qui est là avec le régime en place depuis plusieurs années, donc on ne sait pas si c’est juste une façade ou s’il est venu pour changer les choses. Donc on est un peu mitigé, on attend de voir», a témoigné auprès de la BBC un ressortissant gabonais.

Le coup d’État en forme de «petit séisme» provoque un bouleversement dans ce pays, où la dynastie des Bongo, rappelle Francis Laloupo, journaliste et chercheur associé à l’Iris, «a privatisé l’économie et les leviers du pouvoir d’État dans un système clanique et familial depuis plus de cinquante ans».

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L’Union africaine «suspend» le pays

Jeudi, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine a annoncé la suspension avec effet immédiat du pays. L’organisation continentale «condamne fermement la prise de pouvoir par les militaires en République du Gabon» et «décide de suspendre immédiatement la participation du Gabon de toutes les activités de l’UA, de ses organes et institutions», a annoncé l’UA dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter).

Mercredi, le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, avait condamné «fermement» ce qu’il a décrit comme «la tentative de coup d’État» au Gabon, et a appelé l’armée et les forces de sécurité gabonaises «à garantir l’intégrité physique» d’Ali Bongo Ondimba.

En parallèle, le secrétaire général de l’ONU a rappelé que «de nombreux pays font face à des défis de gouvernance profonds. Mais des gouvernements militaires ne sont pas la solution», a déclaré Antonio Guterres à la presse, en réponse à la «succession de coups d’État ces derniers mois, en particulier en Afrique». Des gouvernements militaires «aggravent les problèmes. Ils ne peuvent pas résoudre une crise, ils ne peuvent que l’empirer», a-t-il ajouté.

Ali Bongo et la «Young Team» mis «à la retraite»

Les militaires putschistes, qui ont annoncé avoir mis «fin au régime en place», ont placé en résidence surveillée le président Ali Bongo Ondimba. «Le président Ali Bongo est actuellement retenu en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins», a été annoncé dans un communiqué diffusé à la télévision d’État par les membres du CTRI. Les insurgés ont également fait savoir qu’un des fils du président avait été arrêté pour «haute trahison».

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le président Ali Bongo appelle «tous» ses «amis» à «faire du bruit», assurant être dans sa «résidence». «J’envoie un message à tous les amis que nous avons, partout dans le monde, pour leur dire de faire du bruit, de faire du bruit, car les gens d’ici m’ont arrêté ainsi que ma famille. Mon fils est quelque part, ma femme est ailleurs. En ce moment, je suis en résidence surveillée et il ne se passe rien… Alors, je vous appelle à faire vraiment du bruit», a lancé Ali Bongo.

L’un de ses fils, Noureddin Bongo Valentin, a quant à lui été arrêté pour «haute trahison, détournement massif de deniers publics et falsification de la signature» du chef de l’État, toujours selon les militaires. De hauts responsables du Parti démocratique gabonais, le parti d’Ali Bongo, ainsi que certains de ses proches collaborateurs, encore appelés à Libreville la «Young Team», ont également été interpellés.

Le communiqué mentionne Ian Ghislain Ngoulou, directeur de cabinet adjoint du président Bongo, Abdul Hosseini, l’un de ses conseillers, tout comme Jessye Ella Ekogha, son conseiller spécial et son porte-parole, Steeve Nzegho Dieko, Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir, Cyriaque Mvourandjami, son directeur du cabinet politique.

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Ces personnalités sont accusées de «détournement massif des deniers publics, malversation financière internationale en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiant», a déclaré le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi. Il a rappelé que ces personnes interpellées répondront de leurs actes devant les juridictions compétentes dès que l’occasion se prêtera.

Pour l’opposition : «Ce n’est pas un coup d’État, c’est une révolution de palais»

«Il faut situer les choses dans leur contexte. D’abord ce n’est pas un coup d’État, c’est une révolution de palais. Oligui Nguema est le cousin d’Ali Bongo (…) Les Bongo ont trouvé qu’il fallait mettre Ali Bongo de côté pour poursuivre effectivement le système Bongo», a déclaré l’opposant gabonais, Albert Ondo Ossa, sur TV5 Monde. «Ils ont mis en avant Oligui Nguema mais derrière lui, nous savons qui est là. C’est toujours le système Bongo qui continue. Oligui Nguema est un sous-fifre. Derrière lui, c’est le clan Bongo qui se maintient au pouvoir».

«Je demande aux militaires de revenir à l’ordre républicain. Ce sera entendu ou pas, mais je les observe (…) Le Gabon est au ras des pâquerettes. Il faut le redresser, et ce ne sont pas les militaires qui pourront le redresser», a-t-il ajouté, lançant un appel à la communauté internationale à agir.

L’opposant a affirmé avoir été à Paris et avoir «prévenu de tout ce qui allait se passer (…). J’ai dit qu’on allait avoir un coup d’État électoral. Les Bongo n’ont jamais gagné aucune élection, par conséquent, ils n’ont fait que des coups d’État pour se maintenir au pouvoir».

Achevez le comptage !

La principale plateforme de l’opposition au Gabon a demandé aux putschistes d’achever le comptage des bulletins de vote pour reconnaître la «victoire» de son candidat. Selon les résultats proclamés officiellement une heure avant le coup d’État, et que les putschistes ont estimé truqués, Albert Ondo Ossa avait recueilli 30,77 % des voix contre 64,27 % à Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans.

La plateforme Alternance 2023 a également «invité les forces de défense et de sécurité à la discussion afin d’évaluer, dans un cadre patriotique et responsable, la situation et de trouver, entre Gabonais, la meilleure solution» pour «permettre au pays de sortir grandi de cette situation».

Le seul candidat de l’opposition gabonaise, M. Albert Ondo Ossa, vote dans un bureau de vote lors de l’élection présidentielle à Libreville, Gabon le 26 août 2023. © Gerauds Wilfried Obangome / REUTERS

«Présents devant chaque bureau de vote et ayant veillé sur le transport des urnes, les forces de sécurité et de défense sont les premiers témoins de la large victoire du professeur Albert Ondo Ossa», a assuré devant la presse Mike Jocktane, porte-parole d’Alternance 2023.

Après avoir remercié vivement, au nom de la «Patrie reconnaissante», l’armée de s’être «dressée contre un coup d’État électoral» et avoir ainsi «épargné» au Gabon la perte «de vies humaines», Jocktane l’a invitée à «superviser» la «reprise du processus de centralisation des résultats» de la présidentielle de samedi qui «verra la victoire de M. Ondo Ossa dans les urnes officialisée».

La communauté internationale réagit

Depuis le coup d’État, les condamnations ont afflué du monde entier. Plusieurs puissances occidentales ont toutefois accompagné leur message d’un commentaire sur le manque de transparence des récentes élections au Gabon.

Jeudi matin, le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell a ainsi insisté sur la différence entre les coups d’État au Niger et au Gabon, soulignant que ce dernier faisait suite à des élections entachées «d’irrégularités». De plus, il a estimé qu’une élection truquée pouvait être interprétée comme un «coup d’État institutionnel».

Regarder aussi : Pour Josep Borrell, les coups d’État au Niger et au Gabon sont différents

Berlin a aussi condamné le putsch, tout en soulignant qu’il existe «des critiques légitimes sur la transparence et la légalité des récentes élections». Quant au Royaume-Uni, s’il a condamné «la prise de pouvoir militaire anticonstitutionnelle au Gabon», il a reconnu «les inquiétudes soulevées par le récent processus électoral, y compris les restrictions à la liberté des médias».

La Maison-Blanche a, elle, déclaré que les États-Unis «sont profondément préoccupés par la situation au Gabon». Toutefois, John Kirby, le porte-parole du département de la Défense des États-Unis, a refusé de commenter la réélection du président Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans. Il s’est borné à assurer que les États-Unis allaient «rester concentrés sur le travail à faire avec (nos) partenaires en Afrique et toute la population du continent pour aider à soutenir la démocratie».

La France, pour sa part, a condamné «le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon», a annoncé ce mercredi 30 août, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, en indiquant que Paris «surveille avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation». La diplomatie française a réaffirmé «son souhait que le résultat de l’élection, lorsqu’il sera connu, puisse être respecté», a ajouté Olivier Véran.

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Pour la Chine, alliée historique et principal partenaire commercial du Gabon, l’inquiétude est de mise. Le pays a été parmi les premiers à réagir au putsch. «La Chine suit de près l’évolution de la situation au Gabon et appelle les parties concernées à agir dans l’intérêt du peuple gabonais […], au retour immédiat à l’ordre normal, et à garantir la sécurité personnelle d’Ali Bongo», a souligné devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise.

Le Maroc et le Gabon, deux pays frères

Le Maroc, lui, qui entretient des relations étroites avec le Gabon, a souligné «l’importance de préserver la stabilité» du Gabon, suite au coup d’État survenu ce mercredi matin dans ce pays d’Afrique centrale, décrit par la Diplomatie marocaine comme un «pays frère».

Par voie de communiqué, le ministère marocain des Affaires étrangères a déclaré suivre «de très près l’évolution de la situation en République gabonaise». Rabat a exprimé sa «confiance à la sagesse de la nation gabonaise, de ses forces vives et de ses institutions nationales, pour avancer vers une perspective permettant d’agir dans l’intérêt supérieur du pays, de sauvegarder les acquis réalisés et de répondre aux aspirations du peuple gabonais frère», lit-on dans le communiqué.

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La Diplomatie marocaine a également souligné «l’importance de préserver […] la quiétude de la population» gabonaise.
Le Gabon est parmi les principaux alliés du Maroc en Afrique depuis le règne de feu le roi Hassan II, un proche d’Omar Bongo, père du président déchu. «Leur départ n’a rien changé à la proximité et à la vision commune qu’entretiennent le Maroc et le Gabon. Cette vision et cette fraternité, on peut la trouver dans tous les domaines», avait relevé début août à Moscou, l’Ambassadeur du Gabon en Russie, Johanna Rose Mamiaka, soulignant l’importance qu’accorde Libreville à sa relation avec Rabat. Le roi Mohammed VI et le président Ali Bongo sont, d’ailleurs, amis depuis l’enfance.

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Le Maroc, septième fournisseur d’investissements directs étrangers au Gabon pour un montant de près de 600 millions de dollars (soit environ 400 milliards de FCFA), est très actif dans le pays, notamment dans le secteur minier (or), mais surtout dans le secteur des services (banque et assurances, télécoms, transport et travaux publics). Mais, la place du Royaume au sein de l’économie gabonaise est relativement faible, voire incomparable avec celle qu’il occupe dans d’autres pays du continent, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali ou la Guinée.

«Nos relations fraternelles à haut niveau ne se traduisent malheureusement pas au niveau des échanges commerciaux», regrettait en 2022 le directeur général du Commerce au Ministère de l’Industrie et du Commerce, Abdelouahed Rahal, dont la volonté est de voir se développer ce domaine entre le royaume chérifien et le Gabon qui accueille déjà de nombreux investissements marocains. «Nous avons identifié pas mal de pistes et de voies qui permettront d’aller de l’avant dans nos relations commerciales, y compris pour les investissements», a-t-il indiqué tout en se disant convaincu du potentiel des deux pays en la matière.

Avec l’ambition de «doubler et même tripler le niveau des échanges commerciaux» entre les deux pays, le Gabon et le Maroc réfléchissent désormais sur la possibilité d’organiser un forum économique. L’idée avait déjà été évoquée en juin dernier, à Rabat, entre Michaël Moussa Adamo, alors ministre des Affaires étrangères, et son homologue Nasser Bourita. Les deux hommes s’étaient notamment rejoints sur la nécessité de redynamiser le Conseil d’affaires maroco-gabonais.

Dans cette perspective, les deux parties ont souligné la nécessité de dynamiser le Conseil d’affaires maroco-gabonais, et d’organiser un Forum économique, afin de participer à la diversification de l’économie gabonaise sur la base de partenariats d’affaires dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie, des mines, du tourisme, de l’éducation et de l’économie numérique, ainsi que par l’accompagnement du Gabon à travers des investissements dans les secteurs couverts par son Plan d’accélération de la transformation économique (PAT)», a fait savoir le communiqué de la diplomatie marocaine rendu public le 8 juin 2022.

Toutefois, la réflexion sur l’organisation de ce forum économique n’est toujours pas concrétisée.

En 2020, Chakib Alj a indiqué que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) s’est engagée à mettre à la disposition de la République gabonaise l’expertise prouvée des entreprises marocaines dans les domaines liés à l’énergie, l’eau, l’habitat, les infrastructures, l’urbanisme, le numérique, et à prendre part aux projets d’investissement au Gabon.

«Cela nous permettra de passer à un autre stade de proximité économique, celui de la création de valeur ajoutée partagée et d’emplois locaux», a-t-il soutenu, relevant que les deux pays peuvent, conjointement, faire évoluer le train des échanges, en se focalisant sur les complémentarités entre les deux économies pour créer des passerelles d’affaires.

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