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Gabon : le général Oligui, «président de la transition», promet «des élections libres»
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Une nouvelle ère de l’histoire politique du Gabon qui débute ? Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo Ondimba et dirige le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), a prêté serment ce lundi 4 septembre à Libreville sur une «charte de la transition» en tant que président d’une période «transition», cinq jours après avoir renversé Ali Bongo.
«Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain», «de préserver les acquis de la démocratie», a notamment déclaré devant des juges de la Cour constitutionnelle le nouvel homme fort du pays, affirmant qu’il préservera « es acquis de la démocratie». Un serment applaudi chaleureusement dans la salle et par plusieurs coups de canon à l’extérieur.
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Le général de brigade en costume d’apparat rouge de la Garde républicaine (GR), l’unité d’élite de l’armée qu’il commandait, s’est ensuite engagé à amnistier les «prisonniers d’opinion» ainsi qu’à installer des «institutions plus démocratiques». Il a également promis de «rendre le pouvoir aux civils» par des «élections libres» et «transparentes», après la transition – dont il n’a toutefois pas précisé la durée. Vendredi dernier, Oligui avait déjà promis d’organiser «des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées». Mais ceci seulement après avoir fait adopter, «par référendum», une nouvelle Constitution pour des «institutions plus démocratiques» et «respectueuses des droits humains». Au terme de ce processus, «nous entendons remettre le pouvoir aux civils en organisant des élections libres, transparentes et crédibles», a-t-il annoncé.
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La prestation de serment a été suivie d’un discours. Dans sa tenue rouge de commandant de la garde républicaine, le général Oligui Nguema est revenu sur les raisons du coup d’État du 30 août. «Le processus électoral était inique, l’armée a pris ses responsabilités et le peuple a adhéré. Les militaires n’ont fait que respecter leur serment», a dit le nouveau chef de la transition. Le général a promis un nouveau gouvernement dans les prochains jours, avec de l’expérience et des compétences.
À noter, la présence au premier rang des leaders de la plate-forme d’opposition, Alternance 2023, à l’exception du candidat Albert Ondo Ossa. Des leaders qui ont marqué hier leur ralliement à la transition, pour «le bien supérieur de la nation», selon des propos rapportés par RFI.
Libérés du clan Bongo
Le nouvel homme fort de Libreville martèle qu’il a fait de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance son principal cheval de bataille avec le «redressement de l’économie» et la redistribution des revenus et des immenses richesses du Gabon jusqu’aux plus pauvres. En quelques jours, ce chef de la garde prétorienne du président Bongo s’est lancé dans un véritable marathon ultra-médiatisé.
Africa News relate que le désormais président du Gabon a invité toutes les «forces vives de la Nation» : les clergés, les chefs d’entreprise, les syndicats, la société civile, nombre de partis politiques et anciens ministres, les ONG, les diplomates, les bailleurs de fonds, les journalistes… avec lesquels il a tenu des heures de discussions prenant consciencieusement des notes et répondant longuement aux interrogations et doléances.
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«N’élevant jamais la voix, cet homme de 48 ans à la carrure athlétique et au crâne chauve a sermonné chefs d’entreprise, leaders religieux, syndicalistes, «politiciens», journalistes et même menacé les patrons qui participaient à la corruption avec le regard noir et le ton ferme du militaire vantant «l’ordre et la discipline»», écrit la même source.
Depuis le putsch du 30 août, la population semble majoritairement afficher, dans de petites manifestations quotidiennes, sa gratitude envers une armée qui l’a «libérée du clan Bongo». Une famille chassée du «trône» par un fils «adoptif» : Brice Oligui Nguema, ancien aide de camp d’Omar Bongo puis commandant de la garde d’Ali Bongo.
«La situation actuelle apporte beaucoup de confusion», témoigne auprès d’Africa News Bernard Christian Rekoula, une figure de la société civile. Mais «ce sur quoi nous sommes unanimes, c’est la satisfaction que ce ne soit plus un Bongo au pouvoir», résume l’opposant réfugié en France.