G20 Compact with Africa : un sommet et des questions
Cette conférence, lancée par l’Allemagne lors de sa présidence du G20 en 2017, vise à améliorer les conditions-cadres économiques dans les États membres du «Compact with Africa» (CwA) afin de les rendre plus attractifs pour les investisseurs étrangers. Actuellement, 13 pays africains font partie de ce groupe : l’Égypte, l’Éthiopie, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, la République démocratique du Congo, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et la Tunisie. D’autres États manifestent un intérêt pour rejoindre cette initiative. C’est pourquoi des représentants de l’Angola, du Kenya et de la Zambie étaient également présents à Berlin.
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Une journée pour promouvoir l’investissement en Afrique
Ce sommet d’une journée organisée par l’Allemagne a permis à plusieurs chefs d’États et de gouvernements africains de prendre la parole. Lors de la première séance de discussion du sommet, intitulée «Favoriser les chaînes de valeur locales et l’investissement en Afrique – Le rôle du secteur privé allemand», le président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, a exprimé sa volonté d’attirer des investissements qui permettront d’ouvrir une nouvelle ère de développement au Nigeria. Il a appelé à une compréhension approfondie des données africaines, en particulier celles du Nigeria, en raison de sa densité démographique élevée, soulignant la nécessité d’un engagement sincère pour établir des usines d’assemblage et fabriquer divers composants automobiles. Le leader nigérian a promis, en s’engageant à respecter l’État de droit, qu’aucun investissement ne serait perdu au Nigeria. Il s’est également engagé à saisir les opportunités présentées à l’Afrique par l’Europe pour changer le récit de son économie.
S’exprimant également lors du panel, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a déclaré que si le Nigeria réussit, toute l’Afrique de l’Ouest prospérera, soulignant la nécessité de partenariats commerciaux entre les pays africains. Ouattara a fait appel aux entreprises allemandes pour qu’elles prennent de l’avance en matière de formation des habitants des pays partenaires africains afin de développer le contenu de la production.
Une collaboration étroite avec l’Europe
Le président du Sénégal, Macky Sall, a souligné l’importance de travailler main dans la main avec l’Europe, affirmant que l’Afrique est prête à faire des affaires avec l’Allemagne et le reste des pays européens. Il a appelé à une augmentation de l’accès au marché mondial en expansion pour faire progresser le continent africain.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, hôte du sommet du CwA du G20, a déclaré dans son message aux investisseurs allemands que la leçon la plus importante est de ne pas sous-estimer le potentiel des Africains. Le chancelier Scholz a déclaré que les Africains tentent de se positionner à l’avant-garde de la technologie, ajoutant que l’Afrique est un lieu propice pour les investissements directs étrangers.
Scholz a également plaidé pour une coopération plus étroite entre l’Union européenne (UE) et les pays africains dans le domaine des énergies renouvelables et de la production d’hydrogène vert. «Les énergies renouvelables, les technologies respectueuses du climat, la construction d’une économie de l’hydrogène à travers les pays et les continents, la diversification économique, tout cela offrirait un potentiel incroyable pour une coopération renforcée entre nous», a-t-il déclaré, soulignant que cette collaboration serait bénéfique pour les deux parties. Scholz a également annoncé que l’Allemagne fournira un financement supplémentaire de 4 milliards d’euros d’ici 2030 pour soutenir les investissements dans le cadre de l’Initiative énergétique verte Afrique-UE.
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Attention à la dette !
Le 2ᵉ panel auquel ont pris part notamment Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, président du Ghana et Faure Gnassingbé, président du Togo, avait pour thème : «Approvisionnement énergétique et stratégies d’industrialisation verte – opportunités commerciales et d’investissement sur les marchés émergents africains». Lors de ce panel, les participants ont effleuré le sujet de l’endettement des pays africains. Dans son récent «Rapport de suivi» de cette initiative, la Banque mondiale (BM) a affirmé que les pays du CwA affichaient des taux de croissance, des augmentations des exportations et des investissements directs plus élevés que d’autres nations africaines. Cependant, le rapport reste évasif quant à savoir si la participation à l’initiative a contribué à ces résultats, évitant soigneusement de confirmer une corrélation.
Il semble désormais que le CwA comporte de nombreux risques pour de nombreux pays. Les dettes se sont accumulées ces dernières années dans de nombreux pays du CwA, dépassant dorénavant celles des pays non participants. On prévoit que la dette moyenne des pays du CwA atteindra 78% en 2023. Le Ghana, longtemps chéri des donateurs comme l’Allemagne, a dû cesser ses paiements à ses créanciers bilatéraux fin 2022. Pourtant, cela semble n’avoir que peu d’incidence : le «Rapport de suivi» susmentionné de la BM le met à nouveau l’accent sur l’effet de levier et la mobilisation de nouveaux crédits auprès d’organisations multinationales et d’investisseurs, conseillant aux pays africains de continuer dans cette voie en matière de politique économique.
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