Accueil / Articles Afrique

Fraude fiscale dans le secteur minier : le Sénégal perd 153 millions de dollars par an

Temps de lecture
Illustration © DR

Avant l’exploitation du pétrole, le Sénégal perdait des sommes comprises entre 57 et 153 millions de dollars par an, soit 1 à 3% des recettes fiscales nationales. C’est ce qu’a révélé le rapport réalisé par NRGI et l’USAID, dans le cadre du Programme Trace. Intitulé «Évasion fiscale, fraude fiscale et fausses facturations commerciales : Risques pour le secteur minier du Sénégal», le document alerte sur les pertes fiscales significatives liées aux flux financiers illicites dans le secteur extractif sénégalais.

Selon le rapport ces fuites financières sont liées à des pratiques de fausse facturation commerciale et d’évasion fiscale menées par certaines multinationales. Un exemple frappant est la sous-évaluation apparente de 60% des exportations d’or vers les Émirats arabes unis, comparées aux marchés concurrents. Cette pratique constitue l’une des principales sources de perte pour l’État sénégalais. Le rapport alerte également sur le fait que ces stratégies risquent de fragiliser la contribution des secteurs minier, pétrolier et gazier au développement économique du Sénégal, déjà vulnérables en raison des transferts de bénéfices à hauteur de 35% vers des paradis fiscaux.

Lire aussi : Évasion fiscale : l’île Maurice demeure un risque pour les pays miniers d’Afrique

Ces flux financiers illicites pourraient avoir un impact significatif sur les recettes fiscales annuelles. Cela menace directement les revenus attendus des projets pétroliers et gaziers majeurs, tels que le projet gazier sénégalo-mauritanien Grand Tortue Ahmeyim (GTA) et le projet Sangomar, qui doivent entrer en production à grande échelle dans les années à venir.

Pour lutter contre ces risques, le rapport recommande de renforcer les capacités des autorités fiscales sénégalaises, notamment des douanes, afin de mieux détecter et limiter la manipulation des transactions intra-groupes. Il suggère également d’introduire des mécanismes de redevances variables sur les ressources naturelles, qui seraient moins exposés aux stratégies d’évasion fiscale, garantissant ainsi une maximisation des revenus avant que l’exploitation des ressources pétrolières et gazières ne prenne de l’ampleur.

Recommandé pour vous

Côte d’ivoire : une société voit ses activités chuter de plus de 5 millions de dollars

Afrique, Économie - Le résultat net de la SMB a connu une baisse de 45% au premier semestre par rapport à la même période en 2023.

La Tunisie prévoit une hausse de 5,7% des recettes budgétaires en 2025

Afrique, Économie - La Tunisie prévoit une augmentation de 5,7% de ses recettes budgétaires en 2025 par rapport à l’année précédente.

Mozambique : le fonctionnement de la plus grande mine de graphite perturbé

Afrique, Économie - La crise électorale mozambicaine est en train de perturber le fonctionnement de la plus grande mine de graphite du pays.

Le capital privé africain en baisse de 11% en 2024

Afrique, Économie -Le rapport de l’Association africaine du capital privé indique les investissements ont chuté de 11% depuis le début de l’année.

Clôture de la 5e édition du Choiseul Africa Business Forum à Marrakech

Afrique, Économie - Le Choiseul Africa a permis de mettre en lumière les enjeux majeurs pour l'avenir économique du continent africain.

La Banque africaine de l’énergie lancera ses activités en 2025

Afrique, Économie - Le gouvernement nigérian a annoncé que la Banque africaine de l’énergie (AEB) prévoit de démarrer ses activités le 28 janvier 2025.