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Franc CFA, le grand mensonge

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Des billets Francs CFA de la BCEAO © Depositphotos

L’élection de Bassirou Diomaye Faye au Sénégal, partisan de l’abandon du franc CFA, a requinqué tous ceux qui, dans la sous-région, pressent pour l’abandon de cette « monnaie coloniale ». Pour eux, sortir de la zone CFA serait l’ultime étape pour accéder à la pleine souveraineté. Ce débat bruyant est alimenté par quelques universitaires et des soi-disant enseignants-chercheurs en mal de visibilité. Ils y voient un moyen de couper le cordon ombilical avec l’ancienne puissance coloniale à laquelle ils attribuent tous les problèmes de leur pays, quitte à sombrer dans le ridicule.

Plus de 60 ans après les indépendances, tout ce qui ne marche pas serait de la faute de la France, le bouc émissaire facile. Si la plupart des États membres de l’UMOA sont incapables d’assurer l’accès à l’eau et à l’électricité à leurs populations, c’est la faute de Paris. Si l’hôpital public est devenu un mouroir dans ces pays, si l’école publique est en état de délabrement ou si les jeunes n’y ont aucune perspective, c’est toujours la faute de Paris. Tant qu’on y est, pourquoi ne pas attribuer la sécheresse au Sahel à la France ?

Il ne s’agit pas ici d’être pour ou contre le Franc CFA, mais de dénoncer tous ces démagogues et pseudo-experts de plateaux télé. Aucun d’entre eux ne parle des conséquences de la sortie du franc CFA. Rien sur la remontée immédiate de l’inflation qui s’ensuivrait, ni sur la fuite des capitaux ou encore de la méfiance des investisseurs étrangers. Ceux qui laissent croire au peuple que l’on peut faire une omelette sans casser les œufs, ou que l’on peut entrer au paradis en refusant de mourir, sont au mieux des menteurs, au pire, des irresponsables.