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Fondation Mo Ibrahim : la situation de l’Afrique en 2021 est pire qu’en 2012

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Mo Ibrahim, milliardaire britannique né au Soudan et fondateur de la Fondation Mo Ibrahim © picture-alliance/AP Photo/B. Curtis

La Fondation Mo Ibrahim a publié son Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG). Il en ressort que le continent est «moins sûr, moins sécurisé et moins démocratique» qu’il y a dix ans. L’étude déplore une recrudescence des coups d’État militaires et des conflits armés. Des menaces qui risquent de réduire à néant les efforts et les progrès réalisés durant ces dernières années, surtout en termes de démocratie.

Selon le rapport «même si le niveau moyen atteint par la gouvernance globale sur le continent est meilleur en 2021 qu’en 2012, celui-ci stagne depuis 2019». Il précise que «la majeure partie du continent est moins sûre et moins démocratique en 2021 qu’elle ne l’était en 2012». La même source indique aussi que «la pandémie de la Covid-19 a accentué ces tendances préoccupantes».

L’IIAG note aussi les conflits qui ont augmenté dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, ainsi que l’instabilité politique qui a affecté le continent. Et d’ajouter que le continent a enregistré, depuis 2012, 23 coups d’État et tentatives de coups d’État. Huit de ces putschs ont d’ailleurs abouti à une prise de pouvoir par les militaires rien que depuis 2019, notamment au Mali et au Burkina Faso.

Mo Ibrahim, milliardaire britannique né au Soudan et fondateur de la Fondation Mo Ibrahim, regrette que «ce phénomène de coup d’État qui était courant dans les années 80 semble être redevenu à la mode dans certaines régions d’Afrique». Son organisation dédie pourtant tous ses moyens financiers pour promouvoir la démocratie et la responsabilité politique dans le continent.

Par ailleurs, le rapport alarmant de l’IIAG évoque aussi les défis auxquels l’Afrique est confrontée en raison des crises exogènes. Des bouleversements dont l’impact fragilise davantage son système éco-social. Pour Mo Ibrahim, ces chocs sont «tout à fait contre-productifs» pour le continent, car ils échappent au contrôle de ses pays.

«Nous n’avons pas provoqué le changement climatique, mais nous en subissons les conséquences. Nous n’avons pas déclenché la guerre en Ukraine, mais nous en sommes affectés. Nous n’avons pas provoqué la pandémie de la Covid-19, mais nous souffrons de ses effets et répercussions. En outre, nous devons faire face à une mauvaise gouvernance, dont nous sommes tous, pays africains, responsables», a martelé le fondateur de la Fondation Mo Ibrahim.

Cependant, et malgré toutes ces problématiques, l’IIAG a relevé quelques points positifs. Les données compilées par la fondation affichent un important progrès réalisé dans la construction d’infrastructures à travers le continent. Il s’agit aussi de l’amélioration de l’égalité des sexes et les avancées en matière de santé, d’éducation et de durabilité environnementale depuis 2012.

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