FMI : comment les producteurs africains pourraient-ils gérer les fluctuations de prix ?
Les exportateurs de pétrole d’Afrique subsaharienne devraient viser des tampons d’environ 5 à 10 % du produit intérieur brut pour gérer les fortes variations des prix de cette matière première. Le Fonds mondial international (FMI) souligne dans une nouvelle note que « pour de nombreux pays, cela signifie qu’ils devront maintenir des excédents budgétaires annuels allant jusqu’à 1% par an sur une période de 10 ans ».
La même source rappelle que les prix du pétrole ont fluctué de 23 dollars à 120 dollars le baril au cours des deux dernières années. Cela a perturbé la stabilité des revenus dans les économies dépendantes du pétrole. La plupart des exportateurs de l’or noir de la région n’ont pas fait d’épargne pour se protéger contre les fluctuations imprévisibles des prix. Selon le FMI, alors que les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord détiennent 72% du produit intérieur brut, l’Afrique subsaharienne n’en détient que 1,8%. Cette région se retrouve ainsi obligée d’emprunter ou de retirer des actifs financiers lorsque les prix du pétrole chutent.
Par conséquent, au cours de la décennie qui s’est écoulée jusqu’en 2020, les producteurs de pétrole de la région ont connu une croissance plus lente de 2% par an que les pays n’utilisant pas de ressources naturelles. Les coûts du service de la dette ont également été presque deux fois plus élevés que dans les autres pays d’Afrique subsaharienne.
Enfin, le FMI craint que la transition des pays vers des sources d’énergie à faible émission de carbone n’entraîne aussi une chute des revenus pétroliers. D’ici 2030, les recettes pétrolières de la région pourraient diminuer d’un quart, et de moitié d’ici 2050. La constitution de réserves dès maintenant aiderait les exportateurs de pétrole de la région à mener à bien la transition vers des énergies propres tout en gérant les fluctuations des prix du pétrole.