Finance islamique : les Etats africains ont émis 5,52 milliards de dollars (rapport)
5,52 milliards de dollars, c’est le montant mobilisé par les pays africains grâce à l’émission de sukuks souverains, soit 0,7% seulement du montant global des sukuks en circulation à l’échelle mondiale, a indiqué le rapport du cabinet d’Abbas Chérif, un consultant indépendant en finance islamique.
Selon le rapport, les Etats africains n’ont mis que 5,52 milliards de dollars de sukuks souverains.
Intitulé « Quelques sukuks souverains en Afrique », le document a rapporté que le montant global de ces obligations compatible avec la charia émises à l’échelle mondiale a atteint 788 milliards de dollars, ce qui représente environ 17% du marché global de la finance islamique.
Les émissions de Sukuks sont passées de 53 milliards de dollars en 2010 à plus de 182 milliards en 2022 dans le monde ce qui traduit une progression remarquable.
Lire aussi : L’Arabie Saoudite accorde un prêt de 295 millions de dollars à l’Ouganda
Les obligations islamiques ont commencé à intéresser les Etats Africains depuis près d’une décennie. Au total, neuf pays du continent ont déjà émis 773 sukuks : la Gambie, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Togo, le Mali et le Maroc.
La Gambie se distingue avec le plus grand nombre d’émissions, en l’occurrence 730 opérations portant sur des montants modestes. En effet, le pays a mobilisé un total de 446 millions de dollars grâce à des émissions ayant généralement des maturités allant de 3 à 12 mois.
Cependant, l’Afrique du Sud reste le pays qui a mobilisé le montant le plus important (1,54 milliard de dollars), devant le Nigeria (1,43 milliard de dollars), le Sénégal (985,4 millions de dollars) et la Côte d’Ivoire (460 millions de dollars), a précisé le rapport ajoutant que le nombre total des opérations effectuées par les Etats africains s’élèvent à 23987.
Lire aussi : Al Baraka monte dans le capital de l’assureur islamique tunisien, Al Amana Takaful, valorisée à plus de 30 MTND
Les émissions de sukuks sur le continent africain se font majoritairement en devises et ont des taux allant d’environ 2% (le Maroc en octobre 2018) à plus de 16% (le Nigeria en septembre 2017).
La structuration la plus utilisée est « l’ijra » (Titres à valeurs égales émis par le propriétaire d’actifs loués ou destinés à la location, dans le but de vendre les actifs et de recouvrer le prix de vente à travers les souscriptions), même s’il convient de noter l’important usage des Sukuk « Salam » en Gambie. Le sukuk « Salam » est l’équivalent islamique du contrat forward, soit un accord à court terme par lequel une institution financière verse d’avance les montants correspondant à la livraison future d’une quantité définie de marchandises.
Par ailleurs, le rapport a noté l’appétit aussi bien des investisseurs que des émetteurs, pour les sukuks en Afrique ne fait que croître, même si la problématique de l’attraction des investisseurs internationaux reste d’actualité et a plutôt tendance à s’accentuer au regard de la répartition des souscripteurs au deuxième sukuk sud-africain émis en novembre 2023.