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Fausse piste

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Le chef de la junte au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a érigé la terreur (et le mot n’est pas exagéré) en mode de gouvernement, devrait méditer cette mise en garde de l’excellent John Maxwell, l’expert canadien du leadership à la réputation planétaire. Dans son best-seller «Les règles d’or du leadership, Editions du trésor caché», le consultant prévient tous ceux qui détiennent le pouvoir, peu importe l’organisation : «Si votre objectif est d’abattre les autres, vous mettez trop de temps et d’énergie à surveiller ceux ou celles qui pourraient vous réserver le même traitement». C’est la version moderne de «qui tue par l’épée, périra par l’épée».

À Ouagadougou, tous ceux qui sont soupçonnés, à tort ou à raison, de ne pas partager la ligne soi-disant révolutionnaire du pouvoir et de critiquer la junte, sont enlevés par des hommes armés et détenus en secret pendant des semaines sans que la justice ne leur reproche quoi que ce soit. Outre les politiques et les personnalités de la société civile, cette chasse à l’homme touche des officiers dans l’armée et la gendarmerie dont le seul péché est d’avoir exercé des responsabilités sous les précédents régimes.

La junte burkinabè n’est pas le seul régime à succomber à la tentation de juger ses prédécesseurs plutôt que d’apporter des réponses aux attentes de la population. Au Sénégal, les premiers pas du pouvoir « révolutionnaire » en place ne sont pas non plus rassurants. S’ériger en procureur de son prédécesseur en résiliant tous les grands contrats conclus sous Macky Sall, ne peut tenir lieu de politique économique. Cette insécurité juridique effraie les investisseurs, et pas seulement les étrangers. Les opérateurs sénégalais sont les premiers tétanisés, et ils vont activer le frein à main. Tous ceux qui soutiennent Diomaye Faye et Ousmane Sonko devraient leur conseiller de lire John Maxwell.