Europe/Énergie : dans le froid de l’hiver, des opportunités pour les producteurs africains
Jusqu’où ira le bras de fer entre Moscou et Bruxelles ? Gazprom a interrompu la fourniture du gaz pour, officiellement, la réparation d’une turbine. Cette situation accentue l’angoisse des Européens qui se débattent pour éviter une crise énergétique.
L’hiver s’annonce difficile et les gouvernements sensibilisent déjà les ménages et les entreprises sur la nécessité d’adopter des mesures d’économie. Les craintes d’approvisionnement en énergie pèsent sur les perspectives de croissance en Europe, ce qui alimente la volatilité du couple euro/dollar.
Pallier la dépendance envers la Russie
La Russie a assuré plus de 40% de la consommation gazière de l’Union européenne en 2021. Les tensions actuelles devraient offrir des opportunités aux autres fournisseurs notamment les pays africains qui ont couvert 21% des besoins de l’Union européenne l’année dernière.
L’Afrique représente une vraie alternative pour réduire la dépendance de certains pays européens vis-à-vis du gaz russe. «L’infrastructure de pipelines existant entre l’Afrique du Nord et l’Europe, comme les relations historiques d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) font de l’Afrique une alternative solide pour les marchés européens, après l’interdiction des importations russes», estime Siva Prasad, analyste principal au sein du cabinet de conseil norvégien Rystad Energy.
Avec une production de 101 milliards de mètres cubes en 2021, l’Algérie est le premier producteur de gaz naturel du continent devant l’Egypte (68 milliards de mètres cubes), le Nigéria (46 milliards de mètre cubes). Le reste du continent produit 43 milliards de mètres cubes dont 12 milliards en Libye. L’année dernière, les exportations ont totalisé 97 milliards de mètres cubes.
Plusieurs gazoducs permettent d’acheminer du gaz naturel vers l’Europe. Le Transmed, qui permet l’exportation de l’Algérie vers l’Italie (en passant par la Tunisie), le Medgaz, lui, relie l’Algérie à l’Espagne sous la mer, ainsi que le Greenstream, plus modeste en capacité, qui connecte la Libye à la Sicile. Il y a aussi le gazoduc Maghreb-Europe qui relie l’Algérie à l’Espagne via le Maroc. À partir de 2027, le NIGAL devrait quant à lui permettre de transporter du gaz naturel en provenance du Nigeria.