Accueil / Articles Afrique

Eric Zemmour au Palais de Carthage

Temps de lecture
Kaïs Saïed embrassant le drapeau tunisien © DR

Les propos nauséabonds et racistes tenus mardi dernier par le chef de l’Etat tunisien devraient être condamnés partout sur le continent. L’Union africaine a réagi mollement en se disant « préoccupée ». Se cacher derrière la soi-disant non-ingérence dans les affaires intérieures, équivaut à cautionner ce discours de la haine. Il n’y a pas de silence qui tienne.

Au cours d’un Conseil national de sécurité qui traitait de la lutte contre l’immigration clandestine, Kaiss Saïed a dit craindre «un complot visant à repeupler la Tunisie par des populations noires en lieu et place d’Arabes et de Musulmans». La théorie du «grand remplacement» chère à tous les fascistes de la planète, trouve là un défenseur qu’Eric Zemmour a aussitôt applaudi sur Twitter.

On savait que le racisme anti noir était ancré dans la société tunisienne comme un peu partout au Maghreb, mais jamais un dirigeant ou un responsable politique ne s’était lancé dans une telle diatribe raciste envers les «Africains». D’ailleurs, il y a peu encore, les cartes d’identité de tunisiens de peau noire mentionnaient le nom du maître ayant affranchi leurs lointains ascendants. Ça veut tout dire.

Plus grave, Tunis assume cette xénophobie affichée de Kaiss Saïed dans le communiqué diffusé par la Présidence après le Conseil national de sécurité. Pour l’instant, seule une poignée de courageux militants associatifs tunisiens ont condamné cette sortie scandaleuse de leur président. Les autres se taisent ou se terrent chez eux par peur d’être jetés en prison en marge de la campagne de terreur actuelle qui cible tous ceux qui critiquent le raïs.

Comme tout État, la Tunisie a le droit de choisir qui doit entrer et séjourner sur son territoire. Personne ne le lui dénie, mais de là à mettre sur le dos de la dizaine de milliers de sans-papiers africains qui vivent sur son sol les difficultés économiques et les malheurs des Tunisiens, cela ressemble à une recherche désespérée de bouc émissaire. Et si Eric Zemmour se présentait à la prochaine présidentielle en Tunisie ?

Recommandé pour vous

Somalie : un double attentat des Shebab fait 19 morts

Afrique, Société - Le double attentat revendiqué par les terroristes de Shebab près de Mogadiscio, a fait, selon le dernier bilan, 19 morts.

Les événements marquants de la politique africaine en 2022

Afrique, Politique, Société - L'année 2022 touche à sa fin. Africanews revient sur les principaux faits politiques survenus en Afrique.

2022, une année de crises climatiques en Afrique

Afrique, Société - Pluies diluviennes, cyclones, sécheresses meurtrières.. 2022 a été une année de catastrophes climatiques en Afrique.

Nigeria : partir à tout prix

Afrique, Société - Au Nigeria, toute une jeunesse rêve de «japa» - un mot yoruba qui signifie «s'enfuir», «s'échapper» - en somme.

Massacre en RDC : le gouvernement signale près de 300 morts

Afrique, Société - Le gouvernement de la RDC a revu à la hausse le bilan d'un massacre dont il accuse le mouvement rebelle du M23.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire