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Photo prise lors d'un rassemblement de programme d'entreprenariat Tony Elumelu fondation, au Niger © DR

Alors qu’ils se grattent les méninges pour trouver de nouveaux financements pour les pays en développement, les dirigeants réunis à Marrakech aux assemblées annuelles des institutions de Bretton-Woods devraient méditer une information publiée cette semaine par Private Equity International et en tirer des leçons.

Que révèle cette information ? Que l’Afrique serait la seule région du monde à échapper à la morosité qui frappe les levées de fonds de private equity (capital-investissement) depuis le début de l’année. Ces levées ont plongé de 48% au cours du premier semestre, à 315,5 milliards de dollars. Les investisseurs institutionnels, les fameux « zinzins », ont préféré se déporter sur les obligations souveraines qui offrent un couple rendement-risque plus attractif avec la remontée des taux. Le continent africain, aux structures économiques très disparates selon les régions, affiche un dynamisme qui étonne même les professionnels des marchés financiers. En dehors de grosses opérations d’infrastructures, une importante partie des projets d’investissement qu’offre l’Afrique est clairement décorrélée de la remontée des taux d’intérêt. Ce sont ces opportunités qui émanent de milliers de petites entreprises non-cotées, souvent ignorées dans les stratégies gouvernementales.

C’est l’occasion de rappeler ici à nos dirigeants de cesser de confondre investissement et grand projet. La création des richesses est d’abord une affaire d’entrepreneurs, qu’ils soient petits ou grands. Comme partout ailleurs, les entrepreneurs africains veulent un environnement des affaires assaini, la sécurité juridique et de la prévisibilité. Le dynamisme, ils l’ont, et les bailleurs des fonds sont prêts à suivre, comme le démontre la courbe des financements de private equity. Ce qui est certain, c’est que très peu de ces entrepreneurs vantés par Schumpeter comptent sur la Banque mondiale et le FMI.