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Elections locales en Côte d’Ivoire : large victoire pour le parti au pouvoir

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Des agents de la Commission électorale indépendante (CEI) comptent les votes pour les élections locales dans la commune de Plateau, à Abidjan, le 2 septembre 2023. © Sia Kambou / AFP

Le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, (RHDP) a remporté une large victoire lors des élections municipales et régionales du 2 septembre, confortant son statut de leader à deux ans de la présidentielle.

Selon les résultats quasi-définitifs annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI), le parti du président Alassane Ouattara a raflé 123 municipalités sur 201 et 25 régions sur 31, soit au moins 31 communes et sept régions de plus que lors des précédentes élections locales, en 2018, renforçant ainsi sa mainmise sur le pays.

Les deux principales forces d’opposition deux principales formations d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) du défunt Henri Konan Bédié et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ancien président Laurent Gbagbo, pourtant alliées dans de nombreuses localités, ont remporté 34 communes et 4 régions, dans ce scrutin marqué par une percée notable des candidats indépendants.

Le président de la Commission électorale a indiqué que le taux de participation s’est élevé à 36,18 % pour les municipales et 44,61 % pour les régionales. «Les élections se sont déroulées dans un climat apaisé», avait déclaré le porte-parole de la CEI, Emile Ebrottié, avant de lire les premiers résultats à la télévision nationale.

Au lycée Sainte-Marie de Cocody, à l’Est d’Abidjan, où il avait exprimé son vote, le président Alassane Ouattara s’était réjoui d’une campagne électorale qui a été «apaisée», en dépit de «quelques incidents ici et là, des déchirures de photos de candidats, mais pas de grands incidents», a-t-il déclaré.

Quelques altercations ont été rapportées par la plateforme citoyenne «Aube Nouvelle» qui recense les potentiels foyers d’embrasement, mais le scrutin s’est globalement déroulé sans incident majeur sur l’ensemble du territoire. En 2020, 85 personnes avaient été tuées dans des troubles liés à la présidentielle.

L’opposition conserve quelques bastions

De nombreux cadres de la formation présidentielle au pouvoir l’ont emporté, à commencer par le président de l’Assemblée nationale Adama Bictogo, vainqueur dans la commune de Yopougon, la plus grande d’Abidjan et scrutin clé pour les partis politiques, avec 44 % des suffrages.

Aux côtés d’Adama Bictogo, qui aura la majorité au conseil municipal puisque le scrutin de Yopougon à un tour assure 50 % des sièges pour la liste arrivée en tête, plusieurs ministres se sont également imposés : Mariatou Koné (Education nationale) à Boundiali (nord), Kandia Camara (Affaires étrangères) à Abobo, grande commune populaire d’Abidjan ou encore Amadou Koné (Transports) dans la grande ville de Bouaké dans le centre du pays.

«Globalement, l’opposition a manqué de préparation, note le politologue Arsène Brice Bado. Le RHDP était présent dans toutes les communes alors que le PDCI était absent dans une vingtaine de communes et le PPA-CI dans une quarantaine. Mais elle a aussi manqué de stratégie. A Yopougon notamment, si les deux partis s’étaient alliés, ils l’auraient certainement emporté. Désormais, l’heure est pour eux à l’introspection.»

Mais plusieurs personnalités politiques remettent en question la sincérité du vote. Certains candidats ont dénoncé dimanche des irrégularités, notamment dans la commune de Yopougon. Le candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Augustin Dia Houphouët, a affirmé dimanche que «d’énormes irrégularités ont été constatées et ont entaché la sincérité du scrutin électoral».

Pour l’heure, les perdants de cette commune, Augustin Dia Houphouët et Michel Gbagbo, ont choisi de rejeter les résultats et dénoncé un «hold-up électoral» en raison de l’ouverture tardive de certains bureaux de vote, de dysfonctionnement techniques et de menaces.

Les candidats auront trois jours pour faire une éventuelle requête écrite adressée au Conseil d’État.

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