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Elections générales au Rwanda : Paul Kagame parti pour rester

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Les Rwandais sont appelés aux urnes pour élire leur président de la République, mais aussi leurs députés, marquant ainsi une harmonisation des échéances électorales pour économiser les fonds publics. Pour la première fois, le mandat présidentiel a été réduit à cinq ans suite à une réforme adoptée en 2015, permettant au président Paul Kagame de se présenter pour un quatrième mandat.

Paul Kagame dirige le Rwanda depuis 24 ans, prenant les rênes du pays après le génocide des Tutsis en 1994. Son parti, le Front populaire rwandais (FPR), a dominé la campagne électorale, manifestant une omniprésence à travers des manifestations de soutien. Les couleurs rouge, blanc et bleu du FPR ont été partout sur le long des routes, sur les voitures et les vêtements, symbolisant une véritable adulation envers le président Kagame. Considéré comme un héros par beaucoup, notamment pour son rôle central dans la pacification et le développement du pays. Ses déplacements ont attiré des foules considérables, animées par les artistes les plus populaires du Rwanda.

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Cette concentration de ressources a naturellement restreint l’espace des candidats de l’opposition, qui ont eu du mal à dynamiser leurs campagnes. Lors d’un événement dans le nord du pays, le chef du parti Vert, Frank Habineza, n’a attiré qu’une centaine de spectateurs, contrastant nettement avec les rassemblements massifs de Kagame. Malgré cela, Habineza et le candidat indépendant Philippe Mpayimana ont affirmé que leur campagne s’était déroulée sans entraves.

Seuls Habineza et Mpayimana ont été autorisés à se présenter contre Kagame, reproduisant l’affiche électorale de 2017 où le président avait remporté plus de 98% des voix. À l’époque, Mpayimana avait obtenu à peine plus de 0,7% des suffrages et Habineza moins de 0,5%. Ce dernier espère toutefois renforcer la représentation de son parti au Parlement, où il a gagné des sièges lors des élections législatives de 2018.

D’autres opposants plus critiques ont été exclus de la course présidentielle ces derniers mois, notamment Diane Rwigara, empêchés de se présenter pour des raisons administratives. De même, Victoire Ingabire, condamnée en 2013, n’a pas obtenu la réhabilitation de ses droits civiques pour concourir contre Kagame.

Pour Rwigara et Ingabire, cette élection semble jouée d’avance, sachant que Kagame n’a jamais reçu moins de 93% des suffrages dans une élection présidentielle.