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Égypte : le spectre de la dette extérieure s’assombrit

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Le Caire, des manifestants égyptiens brandissent du pain ainsi qu’un tract sur lequel on peut lire : «Danger, non aux prêts qui mènent à la pauvreté» © Khaled Desouki/AFP

L’Égypte est déjà confrontée à un fardeau croissant de la dette extérieure. Mais de nouvelles données publiées par la Banque centrale révèlent que les remboursements devraient augmenter jusqu’en 2027. Cela soulève des préoccupations quant à la capacité du pays à respecter ses obligations financières.

Remboursements de la dette extérieure jusqu’en 2028

Selon les chiffres publiés par la Banque centrale, l’Égypte devra rembourser 29,23 milliards de dollars de dettes extérieures en 2024. Un chiffre qui devrait régresser à 19,43 milliards en 2025 et à 22,94 milliards en 2026. Cependant, les experts préviennent que les remboursements ne diminueront de manière significative qu’en 2027 et 2028. Le pays envisage, en effet, de rembourser respectivement 12,11 milliards de dollars (2027) et 7,5 milliards de dollars (2028).

Un fardeau financier croissant pour l’Égypte

Les chiffres récents montrent en plus que les stocks de la dette extérieure de l’Égypte ont atteint 165,36 milliards de dollars à la fin de mars 2023, contre 162,9 milliards de dollars à fin 2022. Cette augmentation préoccupe et remet en cause l’aptitude du pays à faire face à sa crise financière.

Réponses aux inquiétudes internationales

Face aux craintes exprimées par des agences de notation telles que Moody’s Investors Service et S&P Global Ratings, le premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, s’est montré rassurant. Il a affirmé, en avril dernier, que l’Égypte pouvait respecter ses obligations de remboursement de la dette extérieure. Toutefois, ces déclarations sont contredites par des rapports alarmants indiquant que la baisse des avoirs en devises étrangères du pays met en péril sa disposition s’acquitter de ses dettes.

Moody’s Investors Service a d’ailleurs mis en garde contre la menace d’endettement de l’Égypte. S&P Global Ratings, a quant à lui, souligné les risques liés à un manque de progrès dans la mise en œuvre des réformes soutenues par le Fonds monétaire international (FMI). La réduction du ratio entre les recettes publiques et le paiement des intérêts de la dette est également devenue un défi majeur pour le pays.

Un programme d’aide du FMI et des réformes en suspens

L’Égypte avait conclu un programme d’aide de 3 milliards de dollars avec le FMI, mais la première revue de ce programme a pris du retard en raison de la mise en œuvre lente de certaines réformes essentielles, notamment la flexibilité totale du taux de change. Ces retards pourraient entraîner des complications dans le décaissement des financements promis par le FMI, ainsi que par d’autres bailleurs de fonds internationaux, dont les riches monarchies pétrolières du Golfe.

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