Économies africaines : la lourde facture des crises successives et du changement climatique
Les ministres des finances et les banquiers centraux africains sont repartis d’Accra où se tenaient les assemblées annuelles de la BAD quelque peu groggy par les chiffres projetés par les économistes de la Banque. La pandémie du coronavirus et maintenant les conséquences économiques de la guerre en Ukraine ont anéanti plusieurs années de progrès, notamment en matière de réduction de la pauvreté.
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Extrême pauvreté
Environ 30 millions d’africains ont basculé dans l’extrême pauvreté en 2021, et environ 22 millions d’emplois ont été perdus la même année à cause de la pandémie. «Cette tendance pourrait se poursuivre au cours du second semestre de 2022 et en 2023», estime la BAD. La croissance de 4,1% anticipée pour 2022 est très faible pour revenir sur le bon sentier. Au-delà des problèmes conjoncturels qui nécessitent des financements supplémentaires de 432 milliards de dollars, d’autres menaces se précisent.
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La menace du changement climatique
Pour plusieurs pays, les difficultés actuelles ont été exacerbées par la saison sèche. Dans certaines régions, elles sont même fréquentes. «Le continent perd entre 5 % et 15 % de son produit intérieur brut à cause du changement climatique», estiment les économistes de la BAD. L’Afrique ne représente que 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais, le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes l’affectent lourdement, avec de graves conséquences économiques, sociales et environnementales pour ses populations.
Selon les calculs de la BAD, les engagements publics des pays sur la manière dont ils prévoient de jouer un rôle dans l’action collective post-2020 sur le changement climatique, nécessitera jusqu’à 1 600 milliards de dollars entre 2022 et 2030. Or, les pays africains n’ont reçu que 18,3 milliards de dollars de financement climatique entre 2016 et 2019.