Temps de lecture : 2 minutes
Accueil / Articles Afrique / Afrique / Politique /
Doumbouya à l’ONU : «l’Afrique de papa, la vieille Afrique, c’est terminé»
Temps de lecture : 2 minutes
Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte guinéenne, a pris la parole devant l’Assemblée générale des Nations Unies pour défendre vigoureusement l’intervention des militaires en politique. Il a également proclamé l’échec du modèle démocratique occidental sur le continent.
«L’Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui nous a été imposé, un modèle certes adapté à l’Occident, qui l’a développé au fil de son histoire, mais qui peine à s’adapter à notre réalité. Malheureusement, je dois dire que cette greffe n’a pas pris», a-t-il dit.
Le colonel Doumbouya a souligné que, selon son expérience depuis 2021, ce modèle a contribué à maintenir un système d’exploitation des ressources africaines par d’autres pays et une corruption généralisée parmi les élites. Pour rappel, Doumbouya a dirigé le coup d’État militaire qui a renversé le président civil Alpha Condé le 5 septembre 2021 et a depuis été investi président de manière transitoire. Ce putsch s’inscrit dans le contexte de plusieurs coups d’État en Afrique depuis 2020, notamment au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Gabon en 2023.
Le colonel Doumbouya est le seul de ces dirigeants de coups d’État à s’exprimer à l’ONU cette année. Il a expliqué qu’il n’était pas un soldat cherchant à imposer une dictature, mais plutôt quelqu’un qui a agi pour éviter le chaos en Guinée en réponse aux manifestations contre la modification de la Constitution par le président Condé et sa réélection pour un troisième mandat. Il a également critiqué les « vrais putschistes », ceux qui manipulent les constitutions pour se maintenir au pouvoir indéfiniment, faisant référence à des situations dans différents pays.
Le colonel Doumbouya a enfin appelé à rompre avec l’ancien ordre mondial tout en défendant le non-alignement de l’Afrique, en mettant en avant la maturité et la jeunesse du continent. Il a conclu en déclarant que «l’Afrique de papa, la vieille Afrique, c’est terminé» et qu’il était temps de reconnaître les droits de l’Afrique et de cesser de la traiter comme un enfant.