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L'ancien président sénégalais, Macky Sall, à gauche, accueille l'opposant politique Ousmane Sonko, et le président Bassirou Diomaye Faye à droite, à Dakar, au Sénégal, le 28 mars 2024. | Palais présidentiel du Sénégal / EPA-EFE

L’exercice auquel vient de se livrer le pouvoir actuel à Dakar est un classique des classiques : jeter l’opprobre sur son prédécesseur en l’accusant de tous les péchés, et au passage trouver quelques alibis afin de justifier demain des promesses non tenues. Sur le fond, le Premier ministre Ousmane Sonko a raison de « faire le point » et d’effectuer le scanner de la situation financière du pays. Mais sur la forme, et malgré les rancœurs et la soif de vengeance qui peut l’habiter, il a manqué de courtoisie républicaine.

Les propos qu’il a tenus pendant la conférence de presse où il présentait les résultats des audits des finances publiques sont inacceptables. Je précise ici que votre serviteur n’a jamais rencontré Macky Sall et qu’il n’a aucun lien direct ou indirect avec lui, ni avec ses proches. Il s’agit juste de défendre des principes. On ne traîne pas un ancien président dans la boue sous prétexte qu’il aurait mal géré les finances du pays, ou qu’il aurait fermé les yeux sur l’enrichissement de ses amis au pouvoir. Parler de « carnage financier » et l’accuser, ainsi que tous ceux qui l’ont servi sous ses deux mandats, de détournements et de vol de deniers publics, relève, au mieux, d’une maladresse, au pire d’une dangereuse confusion des pouvoirs. C’est à la justice sénégalaise de faire son travail et de poursuivre ceux qui auraient confondu l’argent de l’État et le leur.

Ousmane Sonko affirme que l’audit a révélé près de 3 milliards d’euros (3.000 milliards de FCFA) de dettes cachées et que les comptes de l’État sénégalais n’étaient pas du tout sincères. Le déficit budgétaire serait en réalité de 10,4% du PIB au lieu de 5,5% pour la période 2019-2023. De même, la dette publique, annoncée à 65,9% du PIB est en réalité, à 83,7% de la richesse nationale. Ces chiffres laissent pantois. De deux choses l’une : soit tous les créanciers du Sénégal étaient de facto complices, soit ils ont été « maraboutés« .

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