Dîner vraiment gratuit à Dakar ?

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La promesse de lutte contre la vie chère faite par le chef de l’État sénégalais durant la campagne électorale risque de se heurter au mur de faits économiques. N’importe quel expert digne de ce nom vous le dira :  la baisse des prix ne se décrète pas, fusse-t-elle des produits dits de première nécessité.

Cette mesure populiste est juste un anti-douleur passager que les précédents gouvernements avaient déjà essayé. La vraie solution serait de s’attaquer aux causes structurelles du virus inflationniste qui touche les produits de base, rappellent le petit cercle d’experts qui ont le courage de s’affranchir de la doxa actuelle à Dakar. Ils rappellent, à juste titre, que le remède prescrit risque d’être pire que le mal. Et ils ont raison car « il n’y a pas de dîner gratuit », disent les économistes.

Réduire de 50 FCFA le kg de sucre, de 15 francs la baguette de pain ou de 100 FCFA le bidon de 20 litres d’huile, n’aura que très peu d’impact sur le pouvoir d’achat des ménages. Le ressenti de ces mesures est quasiment proche de zéro au niveau microéconomique. Elles sont surtout dans la symbolique politique à l’égard de la base électorale du duo installé à la tête de l’État, Diomaye Faye-Ousmane Sonko.  Par contre, le Budget va devoir immédiatement renoncer à 53,4 milliards de francs CFA de recettes, mais le gouvernement s’est bien gardé de préciser d’où viendront ces économies. L’exigence démocratique voudrait pourtant qu’il l’explique à l’opinion publique, d’autant plus qu’un des ministres a concédé que les marges de manœuvre budgétaires sont quasi-nulles.