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Dette : le spectre du défaut plane sur plusieurs pays africains

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L’Éthiopie rejoint la Zambie et le Ghana en faisant défaut sur un paiement d’intérêts de 33 millions de dollars. Malheureusement, la situation de l’Éthiopie n’est pas un cas isolé, car plusieurs autres pays du continent subissent encore les répercussions de crises successives, pénalisant ainsi la croissance et les finances publiques. En cas de défaut, les pays risquent l’exclusion des marchés financiers, des saisies d’actifs, des sanctions internationales et une réputation de mauvais payeur, accentuant la nécessité de plans de sauvetage du FMI.

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Après la Zambie et le Ghana, l’Éthiopie se trouve désormais au troisième rang des pays africains à déclarer un défaut financier au cours des trois dernières années. Un pays est considéré en « défaut » lorsqu’il ne parvient pas à rembourser ses emprunts à échéance ou à verser les intérêts correspondants. En début de semaine, l’Éthiopie a officiellement annoncé son incapacité à honorer un paiement de 33 millions de dollars d’intérêts sur une obligation d’État internationale. Les autorités éthiopiennes justifient cette fragilité financière en invoquant la pandémie de coronavirus, les récentes sécheresses et la guerre civile.

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La dette, un problème majeur

Malheureusement, la situation de l’Éthiopie n’est pas un cas isolé, car plusieurs autres pays du continent subissent encore les répercussions de crises successives, pénalisant ainsi la croissance et les finances publiques. Le ralentissement de l’économie mondiale, notamment en Chine, a des impacts plus prononcés sur les nations africaines. La succession de chocs tels que la pandémie de COVID-19, la crise russo-ukrainienne, l’inflation et les taux d’intérêt a conduit de nombreux pays à contracter d’importants emprunts pour soutenir leur économie, les exposant aujourd’hui à un risque de tension sur leur dette.

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Au cours des dernières années, les niveaux d’endettement sur le continent ont atteint des seuils « similaires » à ceux d’avant les annulations massives de dettes des années 2000. Selon le rapport Trends de la Bank Of Africa, la dette publique en Afrique subsaharienne a doublé entre 2010 et 2021, passant de 28% à 57%. Pendant cette période, les créanciers privés ont acquis une importance équivalente à celle des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. Le recours au financement privé, plus onéreux que les capitaux multilatéraux, a entraîné une augmentation significative du coût du service de la dette par rapport aux recettes des pays de la région, triplant entre 2010 et 2020.

Des nations telles que le Ghana, le Congo, l’Ouganda, Djibouti et le Togo consacrent désormais plus de 15% de leurs recettes au remboursement de la dette. En début d’année, plusieurs pays, dont la RDC, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Tchad, les Comores, Djibouti, l’Éthiopie, le Malawi, le Mozambique, Sao Tomé-et-Principe, la Somalie, le Soudan, la Zambie, le Zimbabwe, le Kenya, la Sierra Leone et le Soudan du Sud, étaient identifiés comme étant en situation de surendettement ou présentant un « risque élevé » de surendettement.

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En cas de défaut, la première conséquence est l’exclusion du pays du marché financier international. Les créanciers ont ensuite, en théorie, le droit de saisir les actifs du pays à l’étranger. Du point de vue judiciaire, un pays en défaut s’expose à des sanctions internationales, notamment des représailles commerciales des pays où résident les créanciers. De plus, le pays acquiert une réputation de « mauvais payeur », compliquant son financement pendant de nombreuses années. Dans certaines situations, le FMI peut envisager de lancer un plan de sauvetage.