Désunion Africaine
La réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, poussée par le Japon et les pays en développement depuis plus de 40 ans, a été relancée par Joe Biden lors de son intervention devant l’Assemblée générale des Nations-Unies. L’idée est d’élargir le Conseil à de nouveaux membres permanents afin qu’il reflète mieux la réalité géopolitique et démographique actuelle du monde. Il s’agit aussi de réguler l’usage du droit de veto en le neutralisant «en cas de crimes de masse» dont se serait rendu coupable son détenteur.
La requête de la révision du fonctionnement du Conseil de sécurité est un vieux serpent de mer que l’on réveille à chaque Assemblée générale de l’ONU. «Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité», avait encore insisté à la tribune le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, également président de l’Union africaine.
Dans la future configuration du Conseil, l’Afrique se verrait octroyer au moins un siège permanent. Si l’idée d’être représenté parmi les membres permanents fait consensus sur le continent, personne n’est d’accord sur le pays qui y porterait la voix africaine. L’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Egypte, l’Algérie, le Maroc, etc, tout le monde veut ce macaron. Et ce n’est pas qu’à cause du prestige adossé au statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Les rivalités et les divergences politiques entre les Africains rendent cette réforme presque impossible.
L’Union Africaine se transforme ainsi en désunion africaine.