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Désaveu cinglant

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Le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, aurait pu achever son mandat et partir avec les honneurs d’un grand démocrate. Au lieu de cela, c’est par la fenêtre qu’il va désormais s’en aller après le désaveu cinglant que vient de lui infliger le Conseil constitutionnel qui a refusé de valider sa grossière combine sur le report de la présidentielle. Que des magistrats du Conseil constitutionnel désavouent le pouvoir en place est un fait rare en Afrique pour être souligné. Bien souvent, ils servent de caution pour légitimer des coups d’État constitutionnels.

Par sa propre faute, Macky Sall va boire le calice jusqu’au bout. Dès le 2 avril, marquant la fin officielle de son mandat, il va devoir quitter le palais présidentiel comme un malpropre. Les juges du Conseil constitutionnel le lui ont rappelé dans leur décision : il ne passera pas un jour de plus sur son fauteuil de président. Triste fin et une humiliation pour cette personnalité considérée jadis comme un défenseur acharné de la démocratie dans son pays.

La constitution du Sénégal traite, en son article 31, la vacance du pouvoir en cas d’empêchement définitif du chef de l’État. Cette disposition devrait s’appliquer à Macky Sall, car il n’est pas matériellement possible d’organiser l’élection présidentielle dans les délais prévus par la loi fondamentale (ndlr : le 25 février). Il faut au minimum trois semaines de campagne avant le premier tour du scrutin. En vertu de l’article 39 de la constitution sénégalaise, c’est le président de l’Assemblée nationale qui prend le relais à la tête de l’État pendant la transition, avec l’obligation d’organiser des élections au minimum 60 jours et au maximum 90 jours après le début de la vacance du pouvoir.

C’est un retour au fonctionnement normal des institutions que voulait torpiller Macky Sall.