Accueil / Articles Afrique

Désaveu cinglant

Temps de lecture
Le Conseil constitutionnel au Sénégal © APS

Le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, aurait pu achever son mandat et partir avec les honneurs d’un grand démocrate. Au lieu de cela, c’est par la fenêtre qu’il va désormais s’en aller après le désaveu cinglant que vient de lui infliger le Conseil constitutionnel qui a refusé de valider sa grossière combine sur le report de la présidentielle. Que des magistrats du Conseil constitutionnel désavouent le pouvoir en place est un fait rare en Afrique pour être souligné. Bien souvent, ils servent de caution pour légitimer des coups d’État constitutionnels.

Par sa propre faute, Macky Sall va boire le calice jusqu’au bout. Dès le 2 avril, marquant la fin officielle de son mandat, il va devoir quitter le palais présidentiel comme un malpropre. Les juges du Conseil constitutionnel le lui ont rappelé dans leur décision : il ne passera pas un jour de plus sur son fauteuil de président. Triste fin et une humiliation pour cette personnalité considérée jadis comme un défenseur acharné de la démocratie dans son pays.

La constitution du Sénégal traite, en son article 31, la vacance du pouvoir en cas d’empêchement définitif du chef de l’État. Cette disposition devrait s’appliquer à Macky Sall, car il n’est pas matériellement possible d’organiser l’élection présidentielle dans les délais prévus par la loi fondamentale (ndlr : le 25 février). Il faut au minimum trois semaines de campagne avant le premier tour du scrutin. En vertu de l’article 39 de la constitution sénégalaise, c’est le président de l’Assemblée nationale qui prend le relais à la tête de l’État pendant la transition, avec l’obligation d’organiser des élections au minimum 60 jours et au maximum 90 jours après le début de la vacance du pouvoir.

C’est un retour au fonctionnement normal des institutions que voulait torpiller Macky Sall.

Recommandé pour vous

Ghana : un retour triomphal après huit ans d’opposition pour John Mahama

Afrique, Politique - L’ancien président, John Dramani Mahama, a remporté les élections présidentielles après huit ans d’opposition.

AIF 2024 : la BAD milite pour un partenariat innovant pour le développement de l’Afrique

Afrique, Économie - Avec le soutien de partenaires internationaux, la BAD mobilise des financements innovants pour renforcer la résilience climatique et accélérer le développement durable en Afrique.

AIF 2024 : La BEI engage 80 millions de dollars dans Pembani Remgro Infrastructure Fund II

Afrique, Économie - Le premier investissement du fonds soutiendra une plateforme panafricaine de centres de données, avec pour objectif d’élargir la connectivité numérique et de remédier à la fracture numérique.

Démagogie

Afrique - La Banque mondiale a révélé le 3 décembre dernier que les pays « en développement » ont déboursé 1.400 milliards de dollars au titre du service de la dette extérieure.

Le Mali émet un mandat d’arrêt contre un dirigeant sud-africain

Afrique, Économie - Les autorités judiciaires maliennes ont émis un mandat d’arrêt visant le président-directeur général de Barrick Gold, Mark Bristow.

Dette extérieure : les pays pauvres ont payé 1.400 milliards de dollars d’intérêts en 2023

Afrique, Économie - Le dernier rapport de la Banque mondiale sur la dette internationale  a révélé que les pays en développement ont payé 1.400 milliards de dollars pour le service de leur dette extérieure en 2023.