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Netumbo Nandi-Ndaitwah, candidate du parti au pouvoir en Namibie, le Swapo, le 24 novembre 2024. © Noah Tjijenda / REUTERS

Le scénario qui se dessine en Namibie, 3 millions d’habitants, est celui que l’on observe dans tous les pays africains où « les partis de la libération » sont chassés du pouvoir ou en passe de l’être. Le premier tour de la présidentielle qui a eu lieu le 27 novembre, ne laisse aucun doute. Le dégagisme est bien lancé, et l’avertissement vaut pour tous ceux qui, ailleurs sur le continent, confisquent le pouvoir et les richesses de leur pays au motif qu’ils auraient combattu le colonisateur. En Afrique du Sud, l’ANC qui a subi un cuisant revers aux législatives, est en sursis. Au Mozambique, les dirigeants marxistes à Maputo ont perdu l’élection, mais ont refusé de quitter le pouvoir. Juste à côté, chez le voisin botswanais, cité en exemple pour sa culture démocratique, l’alternance vient de se dérouler après que le parti historique a été « dégagé » à la dernière présidentielle.

Si le scrutin namibien n’est pas trafiqué, la Swapo, le parti marxiste qui dirige ce pays depuis l’indépendance en 1990, devrait faire ses valises. Pris de panique, ses caciques à Windhoek déploient des artifices pour contrer la volonté de changement du peuple. Mais les Namibiens, massivement mobilisés, sont bien décidés à ne pas se laisser voler leur victoire, et ne veulent surtout pas que leur pays se transforme en « Venezuela de l’Afrique ».

Ce n’est pas un curieux hasard si les régimes qui se revendiquent de la soi-disant légitimité historique sur le continent partagent un dénominateur commun : sclérosés et éclaboussés par la corruption, ils ont tous échoué à apporter des réponses aux problèmes socio-économiques de la population. Ils sont dans un tel délire qu’ils sont convaincus que leurs peuples leur font toujours confiance. Plus ils multiplient les échecs, plus ils s’accrochent de force au pouvoir. Suivez mon regard.