Crise Rwanda-RDC : le président Kagame se dit «prêt à se battre»
Le président rwandais Paul Kagame a réaffirmé que la situation dans l’est de la RDC est une menace pour son pays et qu’il pense réagir d’une façon qui semble appropriée. «Que ce soit ce qui se passe dans l’est de la RDC, que ce soit tout ce qui peut déborder sur notre territoire, ou quoi que ce soit d’autre, nous sommes prêts à nous battre», a-t-il déclaré dans un entretien accordé à France 24.
Selon lui, les Rwandais ne vont pas reculer ni «être dissuadés si quelqu’un nous menace. Cela n’est pas un secret, nous sommes prêts à nous battre». Il a aussi réitéré ses accusations de soutien des autorités congolaises aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé fondé en RDC par d’anciens dignitaires du régime génocidaire rwandais en fuite.
Lire aussi : Rwanda : remaniement ministériel à quelques semaines des élections
Paul Kagamé a indiqué qu’il ne craignait pas d’éventuelles sanctions des occidentaux en raison de la présence présumée de troupes rwandaise dans l’est de la RDC. «Au regard de notre histoire, nous avons été façonnés par les difficultés et les injustices (…), et nous n’avons peur de rien», a-t-il dit.
Au sujet des accusations récentes de son homologue congolais, Félix Tshisekedi, selon qui le Rwanda organise «un génocide» dans l’est de la RDC, Paul Kagame l’accuse, au contraire, d’orchestrer le retour d’une «idéologie génocidaire» visant les Tutsis congolais.
«Si vous accusez d’autres personnes de ce dont vous êtes coupable, c’est que quelque chose ne va pas», a-t-il martelé, tout en refusant de confirmer la présence de troupes rwandaises chez son voisin.
Lire aussi : Génocide rwandais : 30 ans après, la plaie reste béante
Dans un rapport des Nations unies publié en août 2022, les experts avaient indiqué que l’armée rwandaise serait intervenue dans l’est de la RDC contre des groupes armés à dominante Hutu comme les FDLR, mais aussi en soutien à d’autres groupes rebelles actifs dans la région comme le Mouvement du 23 mars (M23), une milice formée par des Tutsis de la RDC. Les autorités rwandaises ont cependant nié à plusieurs reprises tout soutien au M23.
Pour rappel, les deux pays entretiennent des relations tendues depuis l’arrivée massive en RDC des réfugiés hutus rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsis en 1994. Au-delà des questions politiques et ethniques, ces tensions sont également motivées par des intérêts économiques. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de recevoir d’importantes quantités de minerais de contrebande en contrepartie de son soutien présumé au M23.