Corne de l’Afrique : 5e saison consécutive de pénurie de pluies
La Corne de l’Afrique, où le risque de famine augmente en raison d’une sécheresse sans précédent, se prépare à une nouvelle saison de pluies, sans pluies. Il s’agit de la cinquième saison consécutive de pénurie pluviométrique, à en croire l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
«Vous avez beaucoup entendu les agences humanitaires parler de la terrible sécheresse qui sévit dans la Corne de l’Afrique. Malheureusement, vous allez en entendre encore plus parler dans les semaines et les mois à venir, car la sécheresse se poursuit», a déploré la porte-parole de l’OMM, Clare Nullis, lors d’un point de presse à Genève.
Elle a expliqué que le Forum sur les perspectives climatiques pour la région de la Grande Corne de l’Afrique s’est réuni ces derniers jours et a publié ses prévisions pour la saison des pluies d’octobre à décembre. Les prévisions dévoilent un épisode de sécheresse encore plus grave que ceux des quatre dernières années. La responsable souligne que «l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie devraient enregistrer de très faibles précipitations tout le long de l’année».
Au début de 2022, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait lancé un appel pour aider les 13 millions de personnes menacées par la faim dans la Corne de l’Afrique. Et le 19 août, l’organisation a revu à la hausse ses chiffres, indiquant que désormais au moins 22 millions de personnes seraient à risque d’ici septembre.
Outre le PAM, d’autres organisations humanitaires ont multiplié les mises en garde contre la détérioration de la situation dans cette région de l’Afrique. Ils avertissent que si les pays de la région ne reçoivent pas les fonds nécessaires pour survivre à ces épisodes de sécheresse, une tragédie similaire à celle de 2011 risque de se produire (260.000 personnes sont mortes de famine en Somalie).
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré qu’«en agissant maintenant, nous pouvons sauver des millions de vies». Selon l’agence onusienne, 700.000 personnes sont déjà menacées de famine dans certaines parties de l’Éthiopie, de la Somalie et du Sud-Soudan. «Nous demandons à tout le monde de soutenir l’effort humanitaire, qu’il s’agisse des donateurs traditionnels – l’Amérique du Nord, les Européens, le Japon et d’autres qui nous ont fourni d’importantes sommes d’argent ces dernières années, mais il y a beaucoup d’autres pays qui pourraient s’engager», a noté Jens Laerke, porte-parole du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).