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Corne d’Afrique : exacerbation du risque de famine

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Exacerbation du risque de famine en Corne d’Afrique © EDUARDO SOTERAS/AFP

Le risque de famine en Éthiopie, au Kenya et en Somalie empire avec la perspective d’une nouvelle mauvaise saison des pluies, la cinquième d’affilée.

Les Nations unies (ONU) ont lancé plusieurs alertes à ce sujet. Ces trois pays sont confrontés depuis au moins 40 ans à un «phénomène météorologique inédit». Il s’agit d’une succession de «quatre saisons de pluies avec de faibles précipitations», déplore une déclaration publiée par les agences de l’ONU et des partenaires impliqués dans l’action humanitaire.

«La saison des pluies de mars à mai 2022 a, probablement, été la plus sèche jamais enregistrée», et «il y a désormais un risque réel que la [prochaine] saison des pluies d’octobre à décembre soit en dessous des attentes», ajoute la même source.

Le communiqué en question a été publié au nom de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), de l’agence onusienne pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM).

 

Les effets de la rareté des averses

Selon la publication précitée, la sécheresse a déjà entraîné la mort de 3,6 millions de têtes de bétail au Kenya et en Éthiopie, dans des régions où l’élevage est la principale source de revenus des populations locales. La situation n’est pas différente en Somalie, où un tiers du bétail est mort depuis mi-2021.

En outre, cette sécheresse a détruit de nombreuses cultures et a poussé des milliers de personnes à quitter leurs foyers en quête de nourriture et d’eau.

Plus de 16,7 millions de personnes dans ces trois pays sont déjà en «situation d’insécurité alimentaire aiguë». Un chiffre qui pourrait atteindre 20 millions d’ici septembre, voire davantage si une nouvelle mauvaise saison de pluies intervient au quatrième trimestre de 2022, craint l’ONU.

 

Impact de la guerre en Ukraine

Par ailleurs, la situation s’est aggravée en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué une flambée des prix des denrées alimentaires et des carburants, indiquent les agences onusiennes.

«Il est maintenant nécessaire d’intensifier rapidement les actions pour sauver des vies et prévenir la famine et les décès qui y sont liés», ajoute la déclaration.

Pour rappel, en 2017, une mobilisation humanitaire précoce a permis d’éviter la famine en Somalie, contrairement à 2011. À l’époque, 260.000 personnes, dont la moitié était des enfants de moins de six ans, sont mortes de faim ou de troubles liés à la faim.

Selon les scientifiques, le changement climatique entraîne une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment en Afrique, le continent qui contribue le moins au réchauffement de la planète.

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