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Coopération Europe-Afrique : quel rôle peut jouer le corridor Atlantique entre les deux continents ?

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Découvrons comment un corridor atlantique pourrait transformer la relation entre l’Europe et l’Afrique, en favorisant une coopération plus équilibrée et durable. Les experts soulignent l’importance de développer des chaînes de valeur locales et de renforcer les capacités industrielles en Afrique, tout en répondant aux besoins énergétiques de l’Europe. Ce partenariat stratégique pourrait non seulement valoriser les ressources naturelles, mais aussi offrir des opportunités de développement aux deux continents.

La relation entre l’Europe et l’Afrique est souvent envisagée à travers le prisme de la Méditerranée, une zone marquée par des conflits historiques et contemporains. Pourtant, un corridor atlantique pourrait s’avérer être une alternative prometteuse pour renforcer la coopération économique et la stabilité entre ces deux continents. C’est ce qu’a fait savoir l’expert sécurité et relations internationale, Abdelhak Bassou. Il intervenait dans le cadre des discussions relatives à la sortie du 16e volume des dialogues stratégiques organisé par le Policy Center for the New South (PCNS) et le Centre HEC de Géopolitique.

L’expert précise que ce corridor, qui s’étend de l’Europe à l’Afrique à travers l’Atlantique, pourrait faciliter des relations plus équilibrées, basées sur des échanges mutuellement bénéfiques et un développement durable.


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Selon lui, le corridor atlantique est souvent entaché par l’histoire de la colonisation. Les répercussions de cette période sont encore visibles aujourd’hui, avec des relations économiques déséquilibrées. L’Afrique, riche en ressources naturelles, exporte une grande partie de ses matières premières vers l’Europe, souvent sans transformation locale. Ce modèle d’extraction a historiquement profité aux pays européens, laissant peu de bénéfices aux économies africaines. Cependant, une coopération renouvelée pourrait permettre de renverser cette dynamique.

L’expert explique que l’idée d’une coopération qui va au-delà des simples échanges commerciaux, est cruciale. Les pays africains doivent non seulement exporter leurs ressources, mais également développer des capacités de transformation sur place. Cela nécessite un engagement fort de l’Europe pour aider à l’industrialisation de l’Afrique, à travers le transfert de technologies et de compétences.

Une nouvelle vision de la coopération

Pour son homologue Driss Alaoui Belghiti, spécialiste en relations internationales, les ressources minières sont un levier important des relations Europe – Afrique. Elles représentent non seulement des opportunités économiques, mais aussi des défis en matière de développement durable et de justice sociale. L’Afrique possède d’importantes réserves de minéraux critiques, tels que le cobalt et le lithium, essentiels pour la transition énergétique en Europe. Cependant, la majorité de ces ressources sont souvent extraites sans transformation locale, privant les pays africains des bénéfices économiques directs.

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Pour remédier à cette situation, plusieurs pays africains commencent à modifier leurs codes miniers afin de favoriser la transformation sur place. Ces révisions législatives visent à attirer les investissements étrangers tout en garantissant que les bénéfices de l’extraction minière profitent aux économies locales. En collaborant sur des initiatives de «minilatéralisme», l’Europe et l’Afrique pourraient établir un partenariat durable qui valorise les ressources africaines tout en stimulant le développement local et en minimisant les dépendances extérieures. Cette approche pourrait transformer la perception de la relation Nord-Sud, allant au-delà d’une simple extraction vers une collaboration bénéfique pour les deux parties. Cette coopération pourrait permettre le développement de chaînes de valeur régionales, permettant aux pays africains de renforcer leurs capacités industrielles. Cela pourrait contribuer à la sécurité énergétique de l’Europe, réduisant sa dépendance à d’autres marchés, notamment la Chine, souligne -t-il.

Pour rendre cette coopération plus efficace, Driss Alaoui Belghiti, suggère une approche «minilatérale», qui impliquerait directement les pays africains et européens concernés par les projets. Ce modèle permettrait de contourner certaines lourdeurs bureaucratiques et de favoriser des partenariats plus ciblés et dynamiques. En intégrant des acteurs locaux dans la prise de décision, ceci permettrait de mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque pays et promouvoir un développement plus inclusif.

Le corridor méditerranéen-atlantique

Le corridor méditerranéen-atlantique pourrait également jouer un rôle incontournable dans le développement économique du continent. Avec des ports stratégiques comme celui de Tanger, qui connaît une croissance significative en matière de transit de conteneurs, l’Afrique pourrait devenir un hub logistique reliant l’Europe et d’autres régions du monde. Cela nécessiterait cependant des investissements dans les infrastructures, notamment dans des lignes ferroviaires reliant ces ports aux marchés intérieurs africains.

La coopération Europe-Afrique doit également être guidée par des principes de développement durable. Il est impératif que les projets économiques tiennent compte des enjeux environnementaux. Les pratiques extractives, par exemple, doivent être régulées pour limiter les impacts négatifs sur les écosystèmes locaux. Une collaboration autour de la gestion des ressources naturelles et des énergies renouvelables pourrait permettre de répondre aux besoins économiques tout en préservant l’environnement.

D’après les panélistes, il est temps de changer la perception que le sud a du nord, et vice versa. L’Europe ne devrait pas être perçue uniquement comme une source d’aide, mais comme un partenaire équitable. La coopération peut aider à briser les stéréotypes et favoriser une image d’un sud dynamique et innovant. Cela implique de reconnaître les contributions de l’Afrique à l’économie mondiale, et non de la voir comme un simple bénéficiaire d’aide.

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