Accueil / Articles Afrique

Confiscatoire

Temps de lecture

En découvrant le contenu du projet de la loi de finances 2023, banquiers et assureurs marocains ont été sonnés. Et c’est un bien faible mot. Jusqu’à la dernière minute, le secteur financier du Royaume espérait dissuader le gouvernement de ne pas augmenter l’impôt sur les bénéfices d’un secteur qui paie «provisoirement» 37% depuis vingt ans.

C’est au moins 12 points au-dessus du taux moyen de l’impôt sur les sociétés que supportent les autres secteurs, et 6 points de plus que le taux marginal en vigueur. Mais le gouvernement a fait le choix risqué de surtaxer les banques, les compagnies d’assurances, les sociétés de crédit à la consommation et de leasing. En gros, ceux-là mêmes qui figurent parmi les plus gros contributeurs aux recettes de l’État. Tout ce monde paiera à partir du 1er janvier 2026 un incroyable taux de 40% sur leurs bénéfices ! D’ici là, le tarif actuel augmentera progressivement chaque année.

À 40%, on rentre clairement dans la zone d’un impôt confiscatoire. Les taux tuent les totaux, le gouvernement marocain le sait parfaitement, mais il prend quand même le risque d’affaiblir un secteur stratégique et porte-drapeau du Royaume en Afrique subsaharienne en affaissant sa capacité d’investissement.

Pour les banquiers marocains, la couleuvre est amère. Doublement amère, car la «contribution sociale de solidarité», cette surtaxe qui touche les entreprises réalisant plus de 100 millions de dirhams (10 millions de dollars) de bénéfices a par ailleurs été reconduite. Or, toutes les banques et les assurances font partie de cette population. Mis K.O, les banquiers marocains se sentent trahis.

Recommandé pour vous

Corruption en RDC : une entreprise suisse condamnée à payer 152 millions de dollars

Afrique, Économie - La justice suisse met fin à la procédure ouverte contre Glencore pour des faits de corruption, après quatre ans d’enquête.

MTN Nigeria déclare une perte de 314 millions de dollars au S1-2024

Afrique, Économie - MTN Nigeria a enregistré une perte au premier semestre 2024, en raison de l'inflation élevée et de la dépréciation du naira.

L’Afrique obtient un nouveau siège au Conseil d’administration du FMI

Afrique, Économie - Le Conseil des gouverneurs du FMI crée un nouveau siège pour l'Afrique, au Conseil d’administration de l'institution.

Raffinerie Dangote : le gouvernement sonne la fin de la récréation

Afrique, Économie - Un an après l'inauguration de la raffinerie Dangote, des problèmes de livraison de pétrole brut freinent la production.

Éthiopie : la Banque mondiale accorde 1,5 milliards de dollars pour restructurer la dette

Afrique, Économie - La Banque mondiale a approuvé un financement de 1,5 milliard de dollars pour l’Éthiopie pour renforcer les réformes économiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire