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Comment l’escalade des prix mondiaux trouve un écho dans le taux d’inflation de la zone UEMOA
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Une augmentation de 10% des prix mondiaux du pétrole brut engendre une hausse de 4,6% des prix à la pompe au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Cette conclusion majeure, extraite de l’étude menée par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sur la transmission des prix internationaux aux prix domestiques au sein de l’UEMOA, offre un éclairage analytique sur les dynamiques économiques complexes émergeant de ces fluctuations.
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L’impact des prix des matières premières
L’année 2022 a été témoin d’une inflation à des niveaux particulièrement élevés à travers le monde, dépassant largement les objectifs cibles fixés par les banques centrales dans de nombreux pays. Dans la zone UEMOA, le taux d’inflation annuel moyen s’est élevé à 7,4%, contre 3,6% en 2021. Ce renchérissement des prix à la consommation découle de tensions sur les prix des produits alimentaires. Cela résulte en partie de la baisse de la production céréalière en 2021/2022, des problèmes d’approvisionnement sur les marchés dans un contexte sécuritaire fragile, et de la montée en flèche des cours des denrées alimentaires importées ainsi que des produits énergétiques.
Depuis 2020, le marché des matières premières subit une succession de chocs qui se traduit par une flambée des prix. Le prix du pétrole brut, par exemple, a connu une ascension fulgurante de 64,4% en 2021, suivie d’une hausse de 54,1% en 2022. Cependant, ces fluctuations ne sont pas limitées au secteur pétrolier. Elles touchent également le marché des produits alimentaires importés au sein de l’UEMOA. Cette dernière catégorie a enregistré une augmentation significative de 15,5% en 2020, suivie par des hausses de 7,8% en 2021 et de 37,3% en 2022, accroissant ainsi les défis économiques auxquels sont confrontés les pays de la région.
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La transmission aux prix des produits locaux
Cette envolée des prix mondiaux trouve un écho retentissant dans les taux d’inflation au sein de l’UEMOA. Les biens importés représentant une part substantielle, soit 30%, de l’indice des prix à la consommation. Cependant, la transmission des variations des prix mondiaux aux tarifs domestiques est un processus complexe, fortement influencé par les spécificités propres à chaque pays.
L’étude de la BCEAO s’est concentrée en particulier sur deux catégories de produits : les produits pétroliers et les denrées alimentaires. Parmi les produits alimentaires importés, les fluctuations des cours mondiaux génèrent un effet en cascade sur l’inflation au sein de l’Union. Cette relation est clairement reflétée dans les données : 68% des variations des cours mondiaux du riz se traduisent par des répercussions sur les prix intérieurs de cette céréale fondamentale. De manière similaire, les huiles affichent une transmission de 59%, le blé de 45% et le sucre de 38%. Cependant, l’absorption de ces variations requiert du temps, avec des délais moyens de dix mois pour le riz et les huiles, quinze mois pour le sucre et vingt mois pour le blé. Les premiers mois se caractérisent par un impact modéré, en grande partie grâce aux mécanismes d’intervention des autorités locales et aux délais d’approvisionnement qui régulent les marchés nationaux.
En ce qui concerne les produits laitiers, l’impact des fluctuations internationales sur les prix intérieurs est généralement moins prononcé, sauf pour certains pays tels que le Sénégal, le Togo et le Mali. Dans ces pays, une hausse de 10% des cours mondiaux des produits laitiers entraîne des augmentations légères, mais significatives, de 0,2% au Sénégal et au Togo, et de 0,9% au Mali. Cette dynamique, dans l’ensemble positive, se traduit par une augmentation de 2,3 points de pourcentage de l’inflation pour la composante alimentaire et une hausse de 1,2 point de pourcentage pour l’inflation globale, pour chaque augmentation de 10 points de pourcentage des cours mondiaux des produits alimentaires.
Face à ces dynamiques, les pays de l’UEMOA doivent mettre en œuvre des mesures pour atténuer leur vulnérabilité aux fluctuations internationales des prix alimentaires. Cela implique une intensification de l’autosuffisance alimentaire grâce au renforcement du secteur agricole local et à la promotion de la transformation locale. De même, pour les produits pétroliers, l’adoption de politiques d’ajustement régulier des prix et la réduction de la fiscalité pourraient contribuer à réduire l’impact de la transmission des prix internationaux.
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