Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Économie / Comment l’Égypte cherche-t-elle à échapper à la domination du dollar ?

Comment l’Égypte cherche-t-elle à échapper à la domination du dollar ?

Temps de lecture : 3 minutes


Temps de lecture : 3 minutes

Comme de nombreux pays émergents, l’Égypte et sa monnaie sont actuellement éreintées par le rebond du dollar.  Le Caire cherche de plus en plus à s’affranchir du dollar. Cet été par exemple, il a émis un emprunt en yuan chinois. Mais la domination mondiale de la devise américaine continue à imposer son tempo : depuis le mois de janvier, la livre égyptienne a perdu 20% de sa valeur face au dollar. La dégringolade a été provoquée par la fuite des capitaux étrangers aimantés par la remontée des taux américains. Bien d’autres pays émergents l’ont expérimenté au même moment. La suspension de la parité fixe n’a pas suffi à enrayer la chute, la livre continue à glisser.

Et ce n’est que l’un des problèmes parmi d’autres auquel l’économie égyptienne est confrontée depuis le début de la guerre russe en Ukraine : l’inflation tourne autour de 15% et les besoins en financement s’envolent. Après avoir fait appel à la Banque mondiale et à ses partenaires du Golfe, l’État est sur le point d’obtenir un nouveau prêt du FMI ; l’aide des bailleurs apporte un soulagement bienvenu, mais ne règle rien sur le fond.

La liquidité en dollar a baissé en partie faute de rentrées en devises du secteur du tourisme. Et puis les acteurs économiques se sont mis à faire de la rétention pour protéger leurs réserves. Les banques ont d’elles même limité les retraits de leurs clients. L’État les a précédées. Il a mis en place une série d’obstacles à la circulation du billet vert, histoire de limiter l’érosion de ses réserves indispensables pour honorer les échéances des dettes libellées en dollars. D’où cette subite évaporation des billets verts.

Tout manque en Égypte, les médicaments, le fromage, les produits électroniques, tout ce qui est importé. De nombreuses marchandises croupissent en douane faute de règlement en dollars. Les minotiers, les éleveurs de volaille sont les premières victimes de cette pénurie. Les vidéos de poulets égorgés faute d’alimentation font le tour des réseaux. Même les bourgeois du Caire sont affectés. Impossible aujourd’hui d’acheter un véhicule ou des biens manufacturés importés.

Le gouverneur de la Banque centrale a reconnu que sa priorité était d’abord la lutte contre l’inflation. Qui est aussi l’une des conséquences de la hausse du billet vert : avec l’effondrement de la livre égyptienne face au dollar, les prix des produits importés remplissant le panier de la ménagère se sont envolés. Revoir la perception de la livre sur le marché des changes ne suffira pas à résoudre la crise.

Pour sortir durablement de cette tutelle, l’Égypte doit aussi améliorer sa balance commerciale et donc exporter davantage. Une politique de longue haleine qui exige un soutien à l’industrie locale, de la formation, et la libéralisation des secteurs contrôlés par l’armée. Des objectifs fixés depuis des années, mais sans cesse reportés.

https://open.spotify.com/episode/1czurOA6ETYjuHnmYpkhSn?si=HSZEeaFGSdOOy_jho1vMDA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


Nigeria : les recettes de la TVA sont en hausse de près de 100%

Nigeria : les recettes de la TVA sont en hausse de près de 100%

Le rapport du Bureau national des statistiques (NBS) a révélé que les recet…

Présidentielle en Algérie : Tebboune passa dans la cacophonie

Présidentielle en Algérie : Tebboune passe dans la cacophonie

Un, deux et trois, c'est le nombre de candidats, dont le président sortant,…

Mali : Le PDG d'une compagnie minière canadienne est arrêté

Marché régional : le Mali lève 22,6 milliards FCFA, tandis que le Niger peine

Le Mali a levé 22,6 milliards FCFA (38,2 millions de dollars) sur les 25 mi…

Abdelmadjid Tebboune réélu président avec une large majorité

Abdelmadjid Tebboune réélu président avec une large majorité

Dimanche, l'autorité électorale algérienne a annoncé que Abdelmadjid Tebbou…

Focac 2024 : Chine-Afrique, un partenariat pas comme les autres

FOCAC 2024 : Chine-Afrique, un partenariat pas comme les autres

Le début des années 2000 a été marqué par le changement de stratégie «Going…

Tous les moyens sont bons pour rester au pouvoir de manière démocratique dans la forme, et, ce n’est pas le président algérien sortant, Abdelmadjid Tebboune qui dira le contraire.  Puisque ce dernier a battu campagne en présentant son pays comme un État sauvé de la faillite et du sabotage grâce à son action.

Les Algériens aux urnes pour élire leur président

Tous les moyens sont bons pour rester au pouvoir de manière démocratique da…